Elle ne cessait de lui sourire et de pencher la tête tantôt d'un côté, tantôt de l'autre.
- Je vous ai dit que j'étais venu vous prier de me pardonner.
- Bah! Vous pardonner, pardonner, ça ne rime à rien, tout cela... Vous feriez mieux...
- Pour vous dire que je veux effacer ma faute, poursuivit Nekhlioudov, l'effacer non pas par des paroles, mais par des actes. J'ai décidé de vous épouser.
Le visage de Maslova exprima l'épouvante. Ses yeux qui louchaient se fixèrent sur lui, mais elle ne le voyait pas.
- Qu'est-ce que vous avez été chercher là? dit-elle en fronçant méchamment les sourcils.
- Je sais que devant Dieu je dois le faire.
- Quel Dieu vous avait encore déniché? Vous ne savez pas ce que vous dites. Dieu? Quel Dieu? C'est alors que vous auriez mieux fait de penser a Dieu...
Elle s'arrêta, la bouche ouverte.
A cet instant seulement, Nekhlioudov sentit la forte odeur d'eau-de-vie de son haleine et comprit la cause de son animation.
- Calmez-vous! dit-il.
- Je n'ai pas besoin de me calmer. Tu t'imagines que je suis ivre? Ivre, je le suis, mais je sais ce que je dis! Et elle se mit tout à coup à parler très vite, et le sang lui monta au visage : je suis une bagnarde, un pute, et vous un monsieur, un prince, et tu n'as pas besoin de te salir avec moi. Va donc chez tes princesses, mon prix a moi, c'est quarante roubles!
- Si cruellement que tu me parles, tu ne pourras exprimer tout ce que je ressens, dit Nekhlioudov à voix basse et tout tremblant. Tu ne peux te figurer à quel point je ressens ma faute envers toi!
- Tu ressens ta faute... insista-t-elle, méchamment. Autrefois, tu ne ressentais pas, mais tu m'as fourré cent roubles. Voilà... ton prix...
- Je vous ai dit que j'étais venu vous prier de me pardonner.
- Bah! Vous pardonner, pardonner, ça ne rime à rien, tout cela... Vous feriez mieux...
- Pour vous dire que je veux effacer ma faute, poursuivit Nekhlioudov, l'effacer non pas par des paroles, mais par des actes. J'ai décidé de vous épouser.
Le visage de Maslova exprima l'épouvante. Ses yeux qui louchaient se fixèrent sur lui, mais elle ne le voyait pas.
- Qu'est-ce que vous avez été chercher là? dit-elle en fronçant méchamment les sourcils.
- Je sais que devant Dieu je dois le faire.
- Quel Dieu vous avait encore déniché? Vous ne savez pas ce que vous dites. Dieu? Quel Dieu? C'est alors que vous auriez mieux fait de penser a Dieu...
Elle s'arrêta, la bouche ouverte.
A cet instant seulement, Nekhlioudov sentit la forte odeur d'eau-de-vie de son haleine et comprit la cause de son animation.
- Calmez-vous! dit-il.
- Je n'ai pas besoin de me calmer. Tu t'imagines que je suis ivre? Ivre, je le suis, mais je sais ce que je dis! Et elle se mit tout à coup à parler très vite, et le sang lui monta au visage : je suis une bagnarde, un pute, et vous un monsieur, un prince, et tu n'as pas besoin de te salir avec moi. Va donc chez tes princesses, mon prix a moi, c'est quarante roubles!
- Si cruellement que tu me parles, tu ne pourras exprimer tout ce que je ressens, dit Nekhlioudov à voix basse et tout tremblant. Tu ne peux te figurer à quel point je ressens ma faute envers toi!
- Tu ressens ta faute... insista-t-elle, méchamment. Autrefois, tu ne ressentais pas, mais tu m'as fourré cent roubles. Voilà... ton prix...
Tolstoï, Résurrection, page 233.
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