On a dit que le silence était une force ; dans un tout autre sens, il est en est une terrible à la disposition de ceux qui sont aimés. Elle accroît l'anxiété de qui attend. Rien n'invite tant à se rapprocher d'un être que ce qui en separe et quelle plus infranchissable barrière que le silence ? On a dit aussi que le silence était un supplice, et capable de rendre fou celui qui y est astreint dans les prisons. Mais quel supplice – plus grand que de garder le silence – de l'endurer de ce qu'on aime !
Proust, Le Côté de Guermantes, page 114.
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