Comme Zénon niait le mouvement de la flèche décochée par un arc, parce qu'à chaque instant elle se trouvait arrêtée en un point de l'espace, et qu'une succession d'instants d'immobilité ne pouvait être considérée comme du mouvement, de même devrait-on dire que ce qui crée de l'Histoire, ce n'est pas la succession de ces instants, mais bien plutôt les corrélations et les ajouts apportés par ceux qui l'écrivent. La vie, disait Kierkegaard, ne peut être comprise qu'en regardant en arrière, même si elle doit être vécue en regardant en avant – c'est-à-dire vers quelque chose qui n'existe pas.
Claudio Magris, Danube, page 55.
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