Cet été à Arles était oganisée aux Rencontres d'Arles une grande rétrospective du travail de Lucien Clergue qui il fut l'initiateur de ce festival et par ailleurs fondateur de l'École nationale de la photographie en 1982. L'exposition était construite autour des temps forts de la carrière du photographe. À commencer par l'année 1953, durant laquelle Clergue découvre l'œuvre d'Edward Weston, dont il va tirer la composition dépouillée, graphique et artistique de l'image. Mais c'est lors d'une corrida à Arles que Clergue force le destin en mettant ses photos sous le nez de Pablo Picasso dont il sera l'ami jusqu'à la mort du maître. Picasso est subjugué et pendant un an et demi, Clergue travaillera à diverses séries dont Charognes, Saltimbanques et La grande récréation. De sa rencontre avec Pablo Picasso suit celle avec Jean Cocteau avec qui il publie Corps mémorable en 1957, une série illustrant des poèmes de Paul Éluard. La couverture est de Picasso, la préface de Cocteau.
Egalement exposées, les 60 photos du corpus de sa thèse consacrée aux Sables de Camargue , essai préfacé par Roland Barthes et ne contenant aucun texte promouvant ainsi la photographie au rang de langage à part entière.
Mais surtout à voir : l'extraordinaire série Née de la vague datant de 1968. Une ode à la beauté au travers de nues qui fonctionnent tels des métaphores sur le thème de la génèse du corps. Clergue utilise le contraste entre le plissé des vagues de la mer et le lissé du corps. La peau est mouillée, scindée, parée, enrobée, on y découvre des creux et des pliures. La pureté et la dureté des images est accentuée par le rendu en noir et blanc.
1 Inscription sur l'épée d'académicien de Lucien Clergue : "Aujourd'hui, l'oeil est le prince du monde".
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