Une balade dans le vieux quartier chinois – et sa réinterprétation, fait passer par d'anciens temples et bazars animés où l'on trouve de tout. Les allées plus larges font place à un dédale de ruelles dès que l'on s'enfonce ou franchit un porche. Comme partout en Chine : il y a du monde, beaucoup, beaucoup de monde.
Une pensée me traverse (souvent) l'esprit : comment faire pour vivre ensemble (si possible, bien) en étant si nombreux ? La Chine est une belle étude de cas pratique. Autour de moi, je vois les solutions adaoptées à ce jour : vers la (fausse) verticalité – celle du béton armé érigé en tours. Vers des habitus anonymes et curieusement grégaires. Vers des comportements qui sont plus stratégiques que sociaux. Vers le développement de stratégies (finalement de survie), souvent spécifiquement urbaines et ultra-urbaines. Vers une promiscuité de l'espace. Vers une réduction de celui-ci, géographique et mental.
Dans les rues, on voit que le Nouvel An chinois approche : les calendriers à l'effigie du signe zodiacal de l'année (le porc), les gros lampions rouges, les calligraphies et vœux de bonne fortune sont partout à vendre et à acheter.
Quand les Anglais arrivent à Shanghai en 1842, c'est une ville animée et murée, autrefois village de pécheurs, de quelques 200 000 âmes qu'ils trouvent. C'est dans ce quartier entre autre que l'on trouve l'héritage Ming le mieux préservé, des allées et cours encore traditionnelles, des marches pleins à craquer, des jardins chinois classiques contrastant magnifiquement avec la mégalopole de verre et d'acier qui l'entoure aujourd'hui. C'est un quartier qui disparaît, c'est sûr. Partout, on voit des portes et des fenêtres murées destinées à la destruction ; partout on voir des zones entières rasées ou les bulldozers font un travail de fond. Qu'en restera-t-il dans quelques années? Probablement pas grand-chose, ou un similicat destiné à la recréation touristique. On fait volontiers dans le folklore de nos jours, et particulièrement en Chine.
Sur la Fuyou Road, on voit encore de petites maisons traditionnelles en bois où sont suspendus de jolis lampions rouges. Ah, ces lampions ! Leur effet est toujours renouvelé, on ne s'en lasse pas. A un coin de la rue se dresse la Mosquée dite de la Fuyou Road, établie en 1853 par les commerçants musulmans actifs dans la ville depuis plus d'un millénaire. Un peu plus loin, c'est le cloître de nonnes Chengxiangge Nonnery, érigé en 1600 par Pan Yunduan par piété filiale pour sa mère. Un temps usine pendant la Révolution Culturelle, le temple a été restauré en 1994 et compte une grande statue de Bouddha et 384 Luohan (saints bouddhistes). Mais la véritable chose à voir, ce sont les nonnes que l'on entend chanter toute la journée. Je me laisse guider par les rues, porter par les odeurs de plats préparés à même la rue...
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