Qu’elle parte. C’est la seule solution possible. Il est fatigué, embrouillé, se sent étouffé depuis des semaines. Trop de hurlements, de douleur qu’il est impuissant à soulever. Il respire sans l’entrave familière de ces dernières semaines. Il est plein d’une exaltation claire, devasté en même temps que libéré. Il y avait une promesse dans cette histoire, qu’il a aimée, sincérement, qui le transcendait, qui l’avait traversé depuis l’adolescence. Quand il l’a retrouvée, ça l’a d’abord rendu vivant, et sûr de ce qu’il voulait et de ce qu’il fallait faire. Mais ensuite, ça s’est trop compliqué, il ne veut pas y laisser sa peau. Il ne sait pas comment s’y prendre. […] Il voulait contre le reste du monde, avoir raison contre toutes les évidences, il pensait que c’était ça, l’amour. Il voulait prendre ce risque, avec elle, et qu’ils arrivent sur l’autre rive, sains et saufs. Mais ils réussissent juste à s’entraîner au fond, il est temps de renoncer. Se rendre, aux fameuses évidences.
Virginie Despentes, Bye Bye Blondie, pages 241/242
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