L'écriture inclusive émerge au XXIème siècle, dans l'objectif de réparer les infidélités d'une langue masculinisée que l'Académie française avait institutionnalisée au XVIIème siècle, au temps où les peintresses, les écrivaines et autres doctoresses commençaient à s'affirmer dans la fabrication du savoir, des savoirs et des visions du monde, menaçant ainsi l'ordre patriarcal par l'occupation de positions de pouvoir. Quatre siècles plus tard et les luttes féministes que l'on connaît, des études montrent que l'usage d'une langue inclusive permet d'éviter des biais de représentation et de réduire certains stéréotypes induits par un usage systématique du masculin (dit neutre - mais est-ce vraiment le cas ?). On cesse d'imaginer seulement des hommes, la langue servant à se comprendre et à échanger, se révélant un outil d'émancipation aussi bien qu’un outil de contrôle puisqu’elle permet de penser, nommer, décrire, construire ou déconstruire le monde et le réel, s'imaginer y prendre part, s'y projeter. Dépasser le masculin neutre historiquement imposé signifie questionner la mainmise du masculin sur le monde et permettre aux autres subjectivités et aux autres réalités (femmes, trans, inter, non binaires, queer, agenre, lesbiennes, etc.) de s'énoncer, de se représenter et donc d'exister. S'opposer à cette possibilité, c'est s'opposer à la liberté de s'exprimer, de se penser, de se montrer. Il faut faire correspondre aux réalités en cours et lui permettre d'énoncer le présent.
24 juil. 2025
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