1 mars 2013

Marseille (+ Cassis, La Ciotat, Le Frioul)

Quelques photos de vacances de Marseille où nous avions déjà visité Notre Dame de la Garde, les quartiers du Panier, des Réformés et des docks, le Château d'If et parcouru les rues du Vieux-Port et du centre-ville. Cette fois, nous avons pris le temps de découvrir Noailles, la rue d'Aubagne, le marché des Capucins, l'Alcazar où se tenait la très belle exposition "Mémoire des rives : Cartes et Portulans de Méditerranée". Impossible de sortir en mer samedi - trop de vent ! Les Calanques et le marché du Vieux-Port, ce sera pour une prochaine fois. Du temps aussi pour quelques sorties noctures aux Buvards, un excellent petit bar à vin au Panier qui promeut les vins locaux de Provence, et à la Machine à Coudre, une salle de concert alternative où jouait un groupe occitan. Et puis, une sortie à la journée sur Cassis et La Ciotat, et le lendemain, une magnifique randonnée au Frioul. Au menu de ces cinq journées de vacances ? Poulpe à la planche, fruits de mer et crustacés, pied de porc, foie de canard persillé, foie gras, brandade de morue, boudin noir au pommes, vin blanc de Cassis et vins rouges locaux, navettes, tarte aux pignons, croissants et pains au chocolat... Le temps était resplendissant.
Samedi midi, première étape Chez Toinou et à La Cure Gourmande. Ce jour-là, d'ailleurs, c'était la Chandeleur. Marseille connaît une tradition propre qui est la montée de la vierge noire de la crypte de Saint-Victor dans la basilique supérieure. Dès cinq heures du matin sur la place Saint-Victor, l’archevêque procède à la bénédiction de la ville et de la mer, puis les fidèles regagnent en procession l'abbaye. La procession passe alors par le Four des Navettes, édifié en 1781 sur le territoire de l'abbaye et représentation symbolique de son four. Il est lui aussi béni, ainsi que ses biscuits. La vierge est ensuite redescendue dans les cryptes. Au retour de la procession, les fidèles rapportent les fameuses navettes. Cette tradition de la Chandeleur et les pèlerinages qui y sont associés remontent à l'Antiquité. Saint-Victor, quant à elle, date du IIIème siècle.
Pourquoi un biscuit en forme de barque ? Deux récits expliquent les faits :
L'histoire raconte que vers la fin du XIIIème siècle, la statue d'une Vierge, en bois polychrome, à la robe verte (d'où la couleur des cierges de la messe dite ce jour-là) et à couronne d'or, s'échoua sur les bords du Lacydon, la calanque dans laquelle est aujourd'hui niché le Vieux-Port. D'autres disent que la navette symbolise la barque qui amena les Saintes Maries sur les côtes de Provence. Sous le vocable de Saintes Maries ou Trois Maries, la tradition catholique désigne trois femmes de Béthanie : Marie-Madeleine, Marie Salomé et Marie Jacobé. Les hagiographes, afin de relier le christianisme provençal à une présence des premiers disciples du Christ, ont popularisé un débarquement en Camargue des trois Maries, accompagnées d'un groupe comprenant Marthe, Lazare le ressuscité, Maximin, Sidoine l'aveugle (le futur Saint Restitut) et Joseph d'Arimathie, porteur du Saint Graal. Chassés de Palestine et placés dans une barque sans voile ni rame, ils furent poussés par les courants vers le delta du Rhône où ils s'échouèrent en 48 et furent accueillis par Sarah la Noire, qui devint la servante des Maries. Seules resteront sur place Marie Salomé, Marie Jacobé et Sarah. Marie-Madeleine se retira dans le massif de la Sainte-Baume, Lazare devint le premier évêque de Marseille, Maximin, celui d'Aix et Sidoine, celui du Tricastin, tandis que Marthe partit pour Tarascon, où, d'après la légende, elle terrassa la terrible Tarasque. Pour rappeler cette histoire, le fondateur du Four en 1781, aurait eu l'idée de donner à un biscuit la forme d'une barquette.
Dans le folklore, le rituel souligne  l'importance de la procession à la mer pour les trois Maries et pour Sarah. Depuis 1936, l'immersion de la sainte noire en Camargue précède d'un jour celle des Maries en leur barque. La statue de Sarah est immergée jusqu'à mi-corps. Ces processions à la mer participent au caractère même de la civilisation provençale et à son respect de la Méditerranée puisqu'elles se retrouvent tant aux Saintes-Maries-de-la-Mer, qu'à Fréjus, Monaco, Saint-Tropez ou Collioure, liées à d'autres saints ou saintes.
Nous, nous étions au rendez-vous à midi pétante chez Toinou, pour un festin des yeux et des papilles, puis un tour en centre-ville et un arrêt à La Cure Gourmande histoire de faire le plein de navettes et de mantecaos.














Le Vieux-Port de Marseille, depuis le Quai des Belges :


Le quartier de Noailles avec sa rue d'Aubagne et son marché des Capucins. Halte à la Maison Empereur, la plus vielle quincallerie de France (six générations depuis 1827 !), derrière le Cours Saint-Louis, à trois pas du Cours Belsunce :






















L'ancienne salle de spectacle l'Alcazar est aujourd'hui une bibliothèque municipale régionale. L'Alcazar-Lyrique ouvre ses portes le 10 octobre 1857, decorée en fantaisie mauresque par son propriétaire Étienne Demolins, en référence à l’Alhambra de Grenade. La porte d'entrée surmontée d'une marquise date de 1889. Plusieurs artistes célèbres du XXe siècle y firent leurs débuts :  Yves Montand, Maurice Chevalier, Fernandel...


Le soir, balade le long des forts Saint-Jean et Saint-Nicolas pour rejoinder le quartier du Panier. La Cathédrale Sainte-Marie-Majeure, dite La Major, de style romano-byzantin présente des façades extérieures et intérieures en bandes poychromiques alternées, en pierre de Cassis et marbre vert de Florence pour l'extérieur.
Au loin dans le quartier du panier, le clocher de l'Eglise de Notre-Dame-des-Accoules. Le clocher de la Tour Sauveterre, ainsi que l'église originelle, dataient du XIIIe siècle. Démolie en 1794, pour avoir abrité des réunions politiques tandis que la Révolution française faisait rage dans le pays, l'église est rebâtie peu avant la Monarchie de Juillet.
Les Buvards, bar à vin avec cuisine locale :


La Machine à Coudre, un café concert à la programmation ragga, reggae, rock, alternatif, ska, jungle, chanson française :



Petit coup au cœur en decouvrant cette carte postale épinglée au mur de la Machine à Coudre : il s'agit d'une photo de rue de... Oulaan-Bator en Mongolie. Je me trouvais devant cet bâtiment en mai 2012 !
À une trentaine de kilomètres de Marseille, assise au fond d'une baie en croissant, la ville de La Ciotat est adossée au Bec de l'Aigle et au Cap Canaille, point culminant de la région. Les frères Louis et Auguste Lumière, inventeurs du cinéma, y filmèrent un jour l'arrivée d'un train.








À environ 20 km de Marseille, le Cap Canaille, situé entre Cassis et La Ciotat, est l'une des plus hautes falaises maritimes d'Europe et la plus haute de France, avec ses 399 mètres d'altitude. Sa roche, qui tire vers le rouge, est composée de calcaires détritiques. Le nom de Cap Canaille proviendrait du latin Canalis mons, "la montagne des eaux, des aqueducs" ou du provençal Cap naïo, "montagne qui nage, qui avance sur la mer".
La route touristique des Crêtes, longue de 15 km, permet de rejoindre La Ciotat à travers le massif classé du Cap Canaille. Elle offre des points de vue spectaculaires sur le Golfe de Cassis, les Calanques, l'archipel de Riou dans la rade de Marseille. Ce jour-là malheureusement, elle aussi était inaccessible pour cause de vent trop violent. Ce qui ne nous a pas empêchés de visiter Cassis et de profiter de son pittoresque marché. Ci-dessous, le château de Cassis, une construction fortifiée datant du VIIIe siècle et aujourd'hui hôtel de charme.
















Retour par la Gineste, un col routier des Bouches-du-Rhône qui relie Marseille et Cassis par le massif des Calanques :
Le port de Marseille vu depuis la mer, avec la petite église des Augustins, enchâssée dans le paysage urbain :







Depuis le bateau en route pour l'île du Frioul, de gauche à droite : La Majore et le Fort Saint-Jean. Puis, à 1 km du de la rade de Marseille, le château d'If, une forteresse qui aurait abrité Edmond Dantès, le héros imaginaire du roman Le Comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas.



L'archipel du frioul se compose de quatre îles : Pomègues au sud, Ratonneau au nord, If à l'est des deux îles principales et l'îlot Tiboulen du Frioul à l'ouest de Ratonneau. Les îles Pomègues et Ratonneau sont reliées par la digue Berry, construite en 1821 suite à l'épidémie de fièvre jaune qui impose l'aménagement de nouveaux dispositifs sanitaires sur le Frioul. La digue, nommée en souvenir du duc de Berry assassiné en 1820 par Louvel, transforme en un vaste port de quarantaine un mouillage forain utilisé depuis les Romains. En complément est édifié un lazaret, l'Hôpital Caroline.


Au passé essentiellement militaire, les îles reflètent aussi bien l'histoire d'une terre d'exclusion que d'une terre d'immigration : lors de la peste de Marseille au XVIIème siècle, l'île Ratonneau servit de lieu de quarantaine. Pour l'accueil des réfugiés arméniens dans les années 1920, les autorités y installèrent un centre de tri sanitaire.










Marseille depuis le Frioul :









Pin d'Alep (ou pin blanc de Provence) rampant :
























Bel exemple d'anémomorphose (modification de la forme des plantes et des paysages végétaux sous l'effet des vents dominants) avec cet olivier qui s'est adapté au cours des années :












Le château d'If depuis l'île de Ratonneau :





En quittant le Frioul, depuis le bateau :





Dernière impression depuis la mer : le Fort Saint-Jean et le nouveau bâtiment du musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) qui ouvrira en juin 2013. L'occasion d'une prochaine visite...

1 commentaire:

sf-tahoe girl a dit…

Ik ben nooit naar Marseille geweest. Als ik aan jouw mooi foto's kijk, dan denk ik dat ik echt moet gaan. Trouwens wist ik niet dat le château d'If een echte lokatie was!