Jusqu'à mes cinq ans, je dessinais le même dessin : dans une prairie, un cochon, rose et jovial, se tenant devant son chevalet et peignant un canard noir. Le canard dessiné par le cochon aussi était artiste : posté devant son chevalet, il peignait un cochon. Dans le dessin de l'artiste, le cochon à la gouache maniait aussi le pinceau et son motif préféré, un canard. Le dessin était fini quand les figurines devenaient si minuscules qu'on ne distinguait plus ni cochon, ni canard. Le peintre ne pouvait plus peindre, et le motif peint non plus.
Ma grand-mère trouvait le dessin intéressant.
Pour mes huit ans, je m'attelai à une œuvre titanesque représentant le cosmos : 30 feuilles A4 noircies, formant un tout. Sur la première feuille, on pouvait encore apercevoir une arcade bleutée. Sur la dernière feuille volait une fusée vers l'horizon assombri. Quelques jours plus tard, le dessin était terminé et comportait deux feuilles de moins.
Ma grand-mère trouvait aussi ce dessin intéressant.
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