Jamais peut-être autant qu'à notre époque la litterature n'a revendiqué une fonction cognitive : du début du siècle aux années 30 – durant la grande époque culturelle du XXème siècle, celle ou la litterature a atteint une frontière avancée jamais dépassée depuis – des écrivains tels que Musil, Joyce, Proust, Kafka, Svevo, Thomas Mann, Broch, Faulkner et d'autres encore ont demandé à la narration cette conscience du monde que l'énorme développement des sciences ne permettait justement pas de confier à ces dernieres parce que, avec l'extrême spécialisation qui rendait chacune d'elle inaccessible aux spécialistes des toutes les autres et plus encore à l'homme ordinaire, elles avaient émietté tout sentiment d'unité du monde.
Claudio Magris, Utopie et désenchantement, page 35.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire