De fortes rafales se sont fait entendre toute la nuit, c'est une ambiance de bout du monde... A côté de la fenêtre, on sentait la paroi du refuge trembler. D'énormes paquets de neige sont retombés, nous sommes ensevelis sous plusieurs mètres. Ce matin, nous dégageons et déblayons tranquillement les passages, taillons des marches dans la glace pour atteindre les portes et faciliter les allées et venues.
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Aller aux toilettes ? Une petite expédition, mais toujours ludique.
Quelle joie d'être ici ! Le temps reste malheureusement bouché, sans véritable espoir d'amélioration pour le moment. Nous devrons probablement passer encore deux jours au refuge avant de pouvoir partir. La matinée est passée à rassembler le matériel, faire la cuisine, ouvrir un bouquin et s'occuper de choses et d'autres. J'en profite pour faire un petit tour de reconnaissance des alentours, dans le silence environnant.
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Landmannalaugar est une région de volcanisme acide située près du volcan Hekla, dans le centre de l'Islande. Le nom signifie littéralement "les bains chauds des gens du pays". L'été, les teintes du paysage varient du noir au jaune pâle, en passant par le rouge, le bleu, le vert - une palette de couleurs que l'on apprécie d'autant mieux depuis Brennisteinsalda, un volcan dont on aperçoit au loin les solfatares. Produite par l'activité de la terre, la cendre volcanique forme des dépôts stratifiés dans lesquels la pluie et la neige fondue creusent des sillons. Si nous pouvons partir, nous comptons emprunter une coulée de lave située au centre du site dit de Laugarhraun pour débuter notre raid à ski. Au pied de Laugarhraun, se trouve la rivière où nous nous sommes baignés hier soir. La température de l'eau avoisine les 38°C, contraste étonnant avec la neige environnante.
Les montagnes de rhyolite, cette roche magmatique volcanique qui couvre la région, ont l'air de grosses baleines striées, échouées dans la neige.
Le soleil, au zénith :
Nous prévoyons de faire une première sortie dans l'après-midi et de partir vers midi, une fenêtre de temps relativement stable étant annoncée.
Mais nous constatons une fois de plus que le temps en Islande est excessivement changeant et que c'est lui qui dicte les règles auxquelles il ne reste plus qu'à se plier. Des règles souvent capricieuses, qui surprennent même les montagnards aguerris. En un rien de temps, le ciel se fait menaçant et quelques minutes plus tard, nous sommes à nouveau pris dans d'énormes bourrasques. Peu à peu, les silhouettes qui ne se trouvent qu'à quelques mètres disparaissent dans une épaisse brume blanche.
Le temps se dégage à nouveau. Nous passons des vallons peu profonds mais très enneigés, à flanc de montagne abrupte. Enfin, après une belle montée et un passage mixte en neige et glace, nous atteignons un plateau tres venté, totalement recouvert de glace grise. La redescente, raide et très verglacée, se fait dans le brouillard le plus complet.
Le temps se dégage faisant place à un beau ciel bleu glacé.
Nous poursuivons par la route des crêtes, un fascinant parcours hérissé de rochers volcaniques noirs surplombant la vallée.
Au fond du vallon, est niché le refuge vers lequel nous redescendons. La rivière noire serpente sous un bon mètre de neige et la vue, splendide, s'étend sur tous les environs.
Plus tard dans l'après-midi, F., S., A. et moi décidons de repartir seuls pour un tour sur les plateaux volcaniques. Ces rochers noirs, posés comme de petites cathédrales dans le paysage, nous captivent.
Nouvelle tempête de neige pendant la balade : nous rentrons au refuge, le visage fouetté par le vent, transis, harassés, mais très contents de cette sortie.
À la nuit tombante, le calme revient... et le refuge s'endort.
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