… ou pas. Aucun vol aujourdhui non plus. Nous avons du mal à le croire après le beau temps du weekend. Mais il paraît que les tempêtes s'alternent sans relâche entre le Groenland et l'Islande. Cette fois, c'est ici qu'une nouvelle perturbation est attendue. De quoi mettre notre patience à l'épreuve. Mais très vite un nouveau plan B (D…) est mis sur pied. Nous partons aujourd'hui en ski pour Hveragordi et Reykjadalur, la vallée des fumées.
Chaussé les skis, fait une centaine de mètres, redescendus après avoir inspecté la pente. Impossible à passer en ski de randonnée. Déchaussé les skis que nous laissons au 4x4. Nous repartons en chaussures de ski seulement. Un avantage, vu le dénivelé et les chutes de neige : on est presque sur un parcours de haute-montagne. Les guides donnent nettement l'impression de n'avoir qu'une idée approximative des trajets improvisés au dernier moment. Et l'hiver, c'est toujours une autre affaire. Mais tout de même : c'est d'autant plus étonnant que cette balade est assez balisée l'été et que par ailleurs, un GPS est à disposition. Manque de rigueur ? D'expérience, de compétences ? Retards, mauvaise évaluation des temps nécessaires au sorties, des pentes, de la nature des terrains... pas franchement convaincue pour le moment. A voir par la suite. Partis sous de lourds flocons de neige et un temps complètement bouché, la montée dans le brouillard, le gris, la bruine et la neige, se révèle astreignante. Sale temps. Mais le plaisir de l'effort est là, d'être dehors, dans la montagne et la neige, en contact direct avec les éléments naturels et l'air vivifiant, seuls au monde.
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Au bout d'une montée d'environ 600 mètres dans un paysage de lave recouvert d'une épaisse couche de neige, nous arrivons. Le terrain est véritablement "chauffé du dessous" : ça fume, ça sent le souffre, des vapeurs sortent de trous béants dans la terre, la neige fond par endroits… Une fois de plus, le site surprend par son aspect surnaturel. Hveragerði est une vallée située dans le sud-ouest de l'Islande, à une quarantaine de kilomètres au sud-est de la capitale, dans le comté d'Árnessýsla. La vallée est réputée pour ses sources chaudes, alimentées par le volcan Hengill, toujours actif, et qui couvre une superficie de 100 km2. Un bain chaud naturel à 35 °C, sous les flocons qui continuent de tomber ? On ne se le fait pas dire deux fois. Dehors, il fait -6 °C.
Se laisser couler dans l'eau chaude ? Toujours plus rapide que d'en ressortir et de se rhabiller dans le mordant de la neige par des températures négatives… Mais c'est finalement beaucoup plus facile qu'on ne le pense quand on fait abstraction et que l'on découple les sensations du jugement "agréable/désagréable". Il fait quand même très froid. Perchés sur une patte, nous dandinant comme nous pouvons pour éviter autant que possible le contact avec la neige, nous enfilons nos vêtements en quatrième vitesse. Séchage approximatif et tant pis pour les affaires mouillées… Nous repartons, et c'est à nouveau la magie de la montagne : le vent tombe, la neige cesse. Place aux couleurs du jour qui décline, au silence, au calme et à la sereinité sublimés par la blancheur du paysage. Autant la montée aura été dure, autant la redescente à travers le grand vallon pourpre, bleu sombre ou opalin sera magique.
Au loin, les premières lueurs du village apparaissent. Nous verrons demain ce que dit le bulletin-météo pour la semaine à venir. Espérons…
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