Il est vrai que les publicitaires, les communicants, les gens de relations humaines, de gestion, de conseil, en général parfaitement inutiles et incapables de visser le moindre boulon, sont largement payés, contrairement aux mécanos, métallos, technicos, etc. Mais le mystère n'est pas très grand. Le marché du travail n'est pas qu'un marché, une bourse où jouent l'offre et la demande. Il est aussi l'organisation d'un système de domination où les communicants, les publicitaires ou encore les DRH jouent le rôle de donneur d'ordres. C'est par eux que circulent l'obligation de produire et de consommer. Ils sont donc essentiels dans le rouage de la domination et de l'asservissement, et c'est en tant que dominants et maîtres, ou sous-traitants des dominants et des maîtres, qu'ils sont bien appointés, exactement comme les régisseurs étaient particulièrement bien rétribués dans les plantations utilisant des esclaves.
Bernard Maris, Houellebecq économiste – Chapitre 4 : Bernard Maris, Houellebecq économiste – Chapitre 4 : L'utile et l'inutile, Marx et Fourier, pages 94/95.
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