Mais Michel Houellebecq aime-t-il les gens de métier ? Sans doute. Dans Ennemis publics, il fait référence à la common decency d'Orwell, cet esprit particulier propre aux gens qui vivent dignement d'un travail utile : "En période de plein-emploi, il y a eu une vraie dignité des classes prolétariennes [...]. Ces gens vivaient de leur travail, et n'ont jamais eu à tendre la main." C'est assez troublant. En tous cas, cette référence à la dignité des travailleurs et des gens qui vivent de leur travail sans avoir à tendre la main ni chercher à commander autrui éloigne définitivement Houellebecq du nihilisme contemporain. Ces gens de peu sont hors de l'hybris, de l'accumulation forcenée, du gavage, du désir morbide d'argent. Ces hommes ont "un goût pour le travail bien fait, qui ne relève pas nécessairement d'une éthique protestante."
Bernard Maris, Houellebecq économiste – Chapitre 4 : L'utile et l'inutile, Marx et Fourier, pages 112/113.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire