Ascension du Grand Paradis - J5 : Vers le sommet

Altitude min/max. : 2750m / 4061m
Dénivelé : +1311m / -1329m / cumulé : 2640m
Altitude début difficulté : +3500m
Dénivelé difficulté : +600m
Dénivelé approche : +750m
Configuration : face, glacier suspendu accroché à la paroi d'une montagne. Les glaciers supsendus se terminent par un front abrupt dont se détachent des morceaux de glace qui s'accumulent au pied de la paroi pour former un glacier régénéré.
Orientation : N
Type d'itinéraire : en boucle (départ : refuge Frédéric Chabod, retour : refuge Vittorio Emanuele II)
Refuge Frédéric Chabod : +2750m
Refuge Vittorio Emanuele II : +2732m
Temps de parcours : 1J
Pente : 50-55°/600m
Cotation globale : D
Engagement : III
Cotation technique : 5.2

Le massif du Grand Paradis, avec ses principaux sommets (18 - madonne du Grand Paradis à 4058m, 19 - sommet du Grand Paradis à 4061m) :

Cliquer sur la photo pour agrandir. La photo est tirée de summitpost.org.

Lever à 4h45. Bonne nouvelle : dans la nuit, il a neigé. 10 cm de neige fraîche se sont accumulés sur les rochers : prise des crampons plus facile, moins de marche en glace. Le jour n'est pas encore levé, de petits flocons recommencent à tomber drus. Espérons que cela ne dure pas... Du refuge Chabod, le sentier passe d'abord dans un pierrier pour rejoindre la langue terminale du glacier et la crête d'une moraine que nous remontons. L'ambiance est blanche et bleutée.

Cliquer sur les photos pour agrandir.

La température chute de quelques degrés, la neige cesse de tomber. Nous traversons le glacier de Laveciau jusqu'à la base de l'arête NW, jonction du glacier du Grand Paradis et du Col de Becca di Moncorve (3 875 m). D'autres cordées sont déjà en route, se dépassent ou se rejoignent à cet endroit.

Le temps se dégage par intermittence. Quel spectacle ! Les faces sont acérées et les séracs puissants. La pente se fait plus soutenue en direction du Becca di Montcorve.

C'est là que nous rejoignons l'attaque. Le but : atteindre la madonne, puis le sommet marqué d'une flèche jaune.

On croit être arrivé après la première arête, mais le chemin dure encore, et la pente se redresse. Le bleu du ciel refait subitement place au gris et au mauvais temps. Devant nous se dresse un impressionnant mur de glace et de stalactites de plus de 50 mètres de large. Féérique. Il faut passer la large crevasse par une échelle, avant de commencer l'escalade de l'arête. C'est le dernier échappatoire avant de s'engager dans l'arête sommitale. M. et G. décident d'arrêter : nous les récupérerons en contrebas de l'arête pour entamer la descente de la voie normale. Nous scindons la cordée en deux, je continue avec le guide.

Magie du moment : nous avons fait toute la première montée sous un temps très couvert. La vue se découvre d'un coup pour toute la partie aérienne et l'escalade finale du sommet. Au Col de Becca di Montcorve, le sommet du Grand Paradis apparaît. Mais avant de l'atteindre, il faut encore effectuer une longue traversée N pour atteindre la rimaye et le dernier ressaut rocheux.

On atteint le sommet et la statue de la madonne après quelques mètres d’escalade que l’exiguïté du passage, une vire étroite, rend difficiles surtout lorsqu'il faut passer une autre cordée en sens inverse. Mais quelle récompense ! La vue s'étend du Mont Viso à la chaîne des Écrins, de la Savoie dominée par le Mont Blanc aux Alpes valaisannes d'où émergent le Grand Combin, le Cervin et la chaîne du Mont Rose. C'est fabuleux.

(Presque) Au sommet (4 061m) :

En redescendant par la voie normale (vers le refuge Vittorio Emanuele II) :

Passage du Col du Grand Paradis, qui fait la jonction entre le glacier et un pierrier de gros blocs rocheux :

Au bout de 13h d'ascension, nous arrivons au refuge Vittorio Emanuele II, près du lac Moncorvé.

Quelle journée... des hauts pour certains, des bas pour d'autres... mais surtout : des panoramas à couper le souffle et des ambiances du plus pur esthétisme.

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