14 mai 2016

Pays-Bas, Westfriese Omringdijk - J1: Alkmaar-Venhuizen (50,7 km)

126 kilomètres de digue qui rattachent depuis 800 ans les villes historiques de Enkhuizen, Hoorn, Alkmaar, Schagen, Medemblik, Andijk et Opperdoes : c'est la Westfriese Omringdijk, la plus vieille digue des Pays-Bas. Elle serpente tel un ruban vert le long de l'IJsselmeer et au travers de paysages typiquement hollandais – village-rues, larges horizons dégagés, canaux, polders, prairies et pâturages – pour former la Frise-Occidentale, une région naturelle du nord de la Hollande-Septentrionale.
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Pour une grande part, la digue circulaire de Frise-Occidentale marque encore la frontière entre les terres et la mer, un territoire que nous allons parcourir en deux jours et demie, à vélo. Première étape : de la gare d'Alkmaar à Venhuizen, pour relier la Mer du Nord à la Mer des Wadden.
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Nous descendons à Alkmaar, avec nos vélos et nos sacs. La ville se trouve sur la ligne de chemin de fer Den Helder–Alkmaar, qui fut la seconde ligne ferroviaire des Pays-Bas, après Amsterdam-Rotterdam.
Nous connaissons déjà bien Alkmaar, et c'est la raison pour laquelle nous ne nous attarderons pas cette fois-ci. Juste le temps d'une petite pause et d'un premier en-cas avant de prendre la route. Dans trois jours, nous serons de retour et ce sera alors l'occasion de fêter la fin du voyage dans cette ville.
Le temps est couvert aujourd'hui et les nuages gris sombre sont chargés de pluie. Quelques gouttes tomberont probablement : c'est la le cours du temps et des journées en Frise-Occidentale. Nous passons les premiers ponts et les premiers moulins.

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Le kerkbrug (dans le langage populaire, aussi appelé kippenbrug ou torenbrug) est un joli pont, très étroit, que les cyclistes peuvent emprunter pour enjamber le canal Alkmaar Omval-Kolhorn. Sur le Molenkade qui longe le canal menant à Hoorn (Hoornse Vaart), se dressent quatre beaux moulins. En ce mois de mai, la campagne explose sous une profusion de cerfeuil sauvage et de colza.


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Le joli petit village d'Ursem surgit au détour d'une boucle du canal.

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C'est encore la saison des fleurs, et les tulipes resplendissent au soleil. La plupart des exploitations de tulipes en Hollande se situent dans les provinces de la Hollande-Septentrionnale, de la Hollande-Méridionale et dans le polder du Nord-Est (Noordoostpolder), plus particulièrement le Kop van Noord-Holland, la plus grande surface ininterrompue plantée de fleurs à bulbe. Les printemps frais de Hollande et la terre des polders toujours bien drainée, sont idéaux pour la culture de ces fleurs. De mi-mars à fin mai, les tulipes font de la Hollande un magnifique patchwork coloré.
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En chemin, un poteau historique datant du XVIIIème siècle et surmonté d'un licorne et d'un cor rouge - les emblèmes de la ville de Hoorn vers laquelle nous faisons route - indique que nous franchissons l'ancienne frontière séparant deux districts juridiques. On nommait ces districts banne, un terme qui fait référence aux mots bannen/verbanning ("excommunier"/"exclure"). Les poteaux marquaient la limite extrême pour les personnes sommées de quitter la région.
Nous continuons la route sur nos deux roues, le long du Walingsdijk...
... jusqu'au village d'Avenhorn.
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D'autres ponts se succèdent qui nous font alterner les rives du canal. Toujours le proliférique et printannier cerfeuil dans les champs et en bord de route, et parfois des fermes typiques du coin, appelées stolpboerderij : elles sont carrées et leur toit de roseau a la forme d'une pyramide.

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Adossés au pied de la digue le temps d'un pique-nique bien mérité, nous voyons passer des canards, des foulques, un cygne dans la lumière crue de la mi-journée.
Hoorn, avec sa basilique et sa belle coupole, se profilent enfin au loin. Le théâtre, tout aussi caractéristique mais bien moins réussi, gâche un peu la ligne d'horizon. C'est une ville maritime que nous connaissons et qui nous connaît. D'Amsterdam à Hoorn en vélo, de Hoorn à Edam par le Noorder IJ- en Zeedijk ou d'Enkhuizen à Hoorn par la digue : ces chemins de Frise-Occidentale nous ont déjà vu passer et repasser.
Dans ces petites villes maritimes, le port est toujours une réjouissance : bateaux et chalutiers, beaux voiliers, la mer... une invitation permanente au voyage.






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Dans le port de Hoorn est ancré aujourd'hui le Halve Maen, une réplique du navire gouverné par Henry Hudson en 1609 pour explorer la côte Est américaine. Lors de ce voyage commandité par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, Hudson découvre le Delaware et l'Hudson. Il est le premier Européen à explorer la baie du Delaware, et le premier à accomplir la remontée du fleuve qui porte désormais son nom. Cette expédition permit aux Provinces-Unies de prendre possession du territoire de la Nouvelle-Néerlande situé aujourd'hui entre le Delaware et le Connecticut. Cette magnifique réplique était là pour Sail 2015, la grande manifestation maritime qui a lieu tous les cinq ans à Amsterdam.
Tout au bout du port se trouve le hoofdtoren, une magnifique batisse de défense ronde, tout en briques et en pierres, et réhaussée d'une tour. Le temps d'admirer la ville et le débarcadère, d'en haut...



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... avant de repasser par le port pour laisser Hoorn dernière nous. Les nuages se sont accumulés et deviennent menaçants. Ils contrastent magnifiquement avec les couleurs gaies des bateaux. Nous quittons la ville en se disant qu'il faudrait arriver à Venhuizen avant la pluie...


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Sous les nuages argentés, l'IJsselmeer prend des teintes vert turquoise et brille de mille nuances. Sur ce dernier tronçon, nous roulons le long de la mer exclusivement. Le vent forcit, le ciel alterne entre atmosphère gonflée de pluie et vives éclaircies.










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Un gros orage éclate : nous avons juste le temps de dévaler la digue pour nous mettre à l'abri sous le porche de l'église d'Oosterleek. L'averse passée et le ciel lavé, le soir prend ses coloris d'après la pluie.
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Dernière descente à gauche et voilà Venhuizen, première étape du parcours au terme d'une magnifique journée. Demain, nous repartons pour Enkhuizen.
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