Islande (9) [et comment je ne suis d'abord jamais arrivée au Groenland...]: J7 - Bláa Lónid

Toujours pas de vol, et demain non plus, c'est sûr. La première option envisageable est pour samedi. Conciliabule entre nous, autour d'un bon petit-déjeuner, d'abord sans les guides afin de discuter tranquillement de toutes les envies et interrogations. Car nous sommes désormais d'avis que nous ne pourrons probablement pas partir samedi, même dans le meilleur des cas, celui où le vol serait maintenu : le fret passe toujours avant l'acheminement de personnes et le Groenland attend depuis des jours du ravitaillement. Nous ne serons pas prioritaires. Il paraît désormais quasiment impossible de rallier le Groenland à temps pour faire le parcours planifié. Y aller pour quelques jours seulement, sachant que notre retour est prévu pour mercredi prochain ? Ça ne vaut pas le coup. Nous serions peut-être à nouveau bloqués à Tassilaq ou sur le vol de retour. Il faut envisager d'autres possibilités et mettre dès maintenant un autre voyage en place pour ne pas perdre de temps.

Les idées fusent, toutes intéressantes, certaines plus que d'autres. Nous retenons les points suivants :
1) abandonner l'idée de rejoindre le Groenland et gagner deux jours d'attente jusqu'à samedi, et...
2) partir sur un raid similaire à celui prévu, pendant plusieurs jours, mais en Islande puisque nous sommes sur place. Où exactement ? Dans le nord-est ? Dans les fjords de l'Ouest ? Il faut faire le point sur la météo, toujours très capricieuse et difficile à prévoir avec certitude. Se faire rembourser les billets Reykjavik-Kulusuk.

Les guides annoncent 11h, puis 11h30. Ils démarrent finalement à 11h40 de leur base. Attendre calmement et voir leurs propositions concrètes. Au bout d'une heure de pourparlers, sereinement mais strictement menés, nous décidons de rester en Islande. Nous partirons pour le centre du pays, Landmannalaugar, une région réputée pour sa beauté et qui présente le même profil polaire que le Groenland. Pour cela, il faut organiser un super 4x4, revoir le parcours sur place, réserver les places dans l'unique refuge du coin pour la nuit d'arrivée, préparer les pulkas, les courses de vivre, le matériel. Nous partons demain matin, à 9h. Entre-temps, un petit plongeon dans les eaux du lagon bleu sera le bienvenu. Nous avons toute l'après-midi pour en profiter...

Bláa Lónid, le lagon bleu, se situe dans le sud-ouest de l'Islande, toujours sur la presqu'île de Reykjanes, à quatre kilomètres de Grindavík et quarante minutes de Reykjavik. La particularité de cette station thermale est un lac totalement artificiel de plus de 200 mètres de longueur, dans une zone volcanique, au milieu des champs de lave et des lichens. Le lac est alimenté par l'eau de la centrale géothermique de Svartsengi. Grâce à un forage à plus de 2 000 mètres de profondeur, la centrale puise une eau sous pression réchauffée naturellement à 240 °C par l'activité volcanique de l'île. La chaleur de la terre permet d'ailleurs de générer de l'électricité et de chauffer ainsi les villes de Grindavik et Reykjavik. L'Islande ? Un paradis écologique. L'eau ressort de la centrale entre 30 et 39°C, et alimente directement la station thermale. Cette eau est riche en sels minéraux, silicates et algues bleu-vert. Ce sont ces algues qui donnent au lagon sa couleur bleu turquoise laiteuse, et son nom.

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