C'était un ancien soldat,qui avait fait du service et s'était élevé jusqu'au rang de commandant, et il gardait un peu des manières brusques et catégoriques du camp. Dès que sa démission avait été acceptée, il était venu à Notre-Dame-des-Neiges comme pensionnaire et, après une brève expérience du lieu, avait décidé de rester en tant que novice. Cette vie nouvelle commançait déjà à modifier son apparence. Il avait déjà en partie acquis l'air tranquille et souriants des frères ; il n'était plus officier et pas encore trappiste, mais il y avait en lui un peu des deux. C'était assurément une situation bien intéressante. Sorti du bruit des canons et des trompettes, il était en train de gagner ce pays paisible qui borde la tombe, où les hommes dorment la nuit vêtus de leur linceul et où, tels des fantômes, ils communiquent par signe.
Robert Luis Stevenson, Voyage avec un âne dans les Cevennes, page 70.
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