Huangshan ou Les Monts Jaunes sont un massif montagneux de la région de l'Anhui méridional, une province de l'est de la Chine. La région est connue pour la beauté de ses pics de granite, plantés de conifères tourmentés et fréquemment entourés des nuages recouvrant le massif. Les Monts Jaunes comprennent de nombreux sommets, dont 77 dépassent les 1000m. Les trois sommets les plus élevés sont le Pic du Lotus (Liánhuā fēng 莲花峰, 1864m), le Pic du Grand Sommet (Guāngmíng dǐng 光明顶, littéralement le 'Sommet du rayon lumineux', 1860m) et le Pic Céleste (Tiāndū fēng 天都峰, littéralement 'Pic de la capitale des Cieux', 1840m).
Ces montagnes mythiques changent sans cesse d'apparence, au gré des vents et des brumes... une gageure pour les artistes qui veulent en fixer la beauté. Elles sont un sujet privilégié de la peinture et la littérature chinoises traditionnelles, et quand on randonne dans ces monts, on chemine aussi à travers la tradition artistique et l'imaginaire de cette civilisation. Elles constituent désormais une destination touristique prisée : les Monts Jaunes voient défiler plus d'un million de visiteurs par an. Un téléphérique permet de se hisser jusqu'à 1800 mètres d'altitude, mais les marcheurs courageux peuvent aussi choisir l'ascension des 4000 marches qui mènent au sommet du Pic du Lotus.
C'est ce que je fais pendant ces deux jours de randonnée, ce matin sous une pluie fine. Il a neigé les jours précédents, et les flocons se remettent à tomber en cette première journée. Le massif doit son nom à Huángdì, l'Empereur Jaune, qui serait venu y chercher l'élixir d'immortalité, 2600 ans avant notre ère. Moi, je me contente de boire mon litre d'eau en train de geler au terme de cette longue ascension. En Chine, qui dit 'montagnes' dit 'marches'. Elles sont toutes aménagées d'escaliers ou taillés dans la roche et mènent souvent à un temple. La montagne dans la Chine antique, c'est avant tout une ascension humaine et mystique vers les cieux.
On passe des porteurs qui charient des quantités de fruits, légumes et autres denrées qu'ils montent à la force de leurs mollets et de leurs genoux. Je demande aux porteurs à combien se montent leurs charges : 50 kg au bas mot. Chapeau bas.
Au sommet, le regard embrasse une forêt d'aiguilles granitiques, noyées de brume et piquetées de pins aux formes effilées.
Le coucher de soleil aussi réserve un fabuleux jeu de lumières et de nuages...
... tout comme le lever de soleil quelques heures plus tard.
Les sommets des montagnes se trouvant au-dessus du niveau des nuages, les effets visuels sont nombreux et impressionnants : on parle de mer de nuages (chinois : 雲海/云海, pinyin : Yún Hǎi) et de Lumière de Bouddha (chinois : 佛光 pinyin : Fóguāng).
Il a à nouveau neigé dans la nuit, et le temps critallin du lendemain dévoile des paysages féeriques.
Pendant des millénaires, de très nombreux artistes ont dépeint les montagnes du Huangshan dans la littérature, la poésie, la chanson, la peinture, la photographie et le cinéma. Quelques œuvres et artistes :
• L'invitation faite à Pang De, des encres et couleurs sur soie de Ni Duan (Ming, XVème siècle) ;
• L'album des Dix-neuf sites de la montagne de Huang, des couleurs sur papier de Mei Qing (1623-1697) ;
• Auprès de la fenêtre, l'un un des Sept Sages de la forêt de bambous de Yuan Ji (1642-1707), couleur sur papier que l'on peut voir au Musée de Shanghai ;
• Sur le Mont Huangshan de Shi Tao (1641-1707) ;
• Trois pins sur le Mont Huang de Hong Ren (1603–1663) ;
• Paysage sans fin, des couleurs sur papier de Ren Xiong (1823-1857) ;
• les photographies de Wang Wusheng.
• L'invitation faite à Pang De, des encres et couleurs sur soie de Ni Duan (Ming, XVème siècle) ;
• L'album des Dix-neuf sites de la montagne de Huang, des couleurs sur papier de Mei Qing (1623-1697) ;
• Auprès de la fenêtre, l'un un des Sept Sages de la forêt de bambous de Yuan Ji (1642-1707), couleur sur papier que l'on peut voir au Musée de Shanghai ;
• Sur le Mont Huangshan de Shi Tao (1641-1707) ;
• Trois pins sur le Mont Huang de Hong Ren (1603–1663) ;
• Paysage sans fin, des couleurs sur papier de Ren Xiong (1823-1857) ;
• les photographies de Wang Wusheng.
Les Monts Jaunes sont le lieu de production de deux thés verts très réputés : le Huang Shan Mao Feng, considéré en Chine comme le meilleur des thés de la qualité Mao Feng (riche en bourgeons), qui est généralement produit entre 300 et 800 mètres ; et le Huang Hua Yun Jian, produit à très haute altitude.