25 mars 2013

A la recherche du temps perdu (31)

Instants doux, gais, innoncents en apparence et où s'accumule pourtant la possibilité du désastre : ce qui fait de la vie amoureuse la plus constrastée de toutes, celle où la pluie imprévisible de souffre et de poix tombe après les moments les plus riants, et ensuite, sans avoir le courage de tirer la leçon du malheur, nous rebâtissons immédiatement sur les flancs du cratère d'où ne pourra sortir que la catastrophe. J'avais l'insouciance de ceux qui croient leur bonheur durable.
Proust, La Prisonnière, page 72.

24 mars 2013

A la recherche du temps perdu (30)

Il est du reste à remarquer que la constance d'une habitude est d'ordinaire en rapport avec son absurdité. Les choses éclatantes, on ne le fait généralement que par à-coups. Mais des vies insensées, où la maniaque se prive lui-même de tous les plaisirs et s'inflige les plus grands maux, ces vies sont ce qui change le moins. Tous les dix ans, si on en avait eu la curiosité, on retrouverait le malheureux dormant aux heures où il pourrait vivre, sortant aux heures où il n'a guère rien d'autre à faire qu'à se laisser assassiner dans les rues, buvant glacé quand il a chaud, toujours en train de soigner un rhume. Il suffirait d'un petit mouvement d'énergie, un seul jour, pour changer cela une fois pour toutes. Mais justement ces vies sont l'apanage d'êtres incapables d'énergie. Les vices sont un autre aspect de ces existences monotones que la volonté suffirait à rendre moins atroces.
Proust, La Prisonnière, page 37.

22 mars 2013

Le goût des Pays-Bas (14): kibbeling et lekkerbek

Du côté de chez mon poissonnier cette semaine : encore du pané, encore de la sauce rémoulade, mais cette fois avec du cabillaud et deux spécialités neerlandaises de poisson qui se ressemblent :
Le kibbeling, apprécié des grands comme des petits, est un plat constitué de morceaux de cabillaud panés et frits. Comme les moules frites, on trouve cet en-cas dans tous les stands de plage et chez tous les poissonniers.
"Kibbeling" est une déformation linguistique du mot "kabeljauwwang", "wang" signifiant au sens large les joues et chez les animaux, les crocs, les serres, la mâchoire. Cette partie du poisson était autrefois découpée à part et vendue ensuite sous le nom de kibbeling. Aujourd'hui, le kibbeling n'est plus préparé à partir de ce morceau spécifique. À partir des années 60, la demande en tête de cabillauds devenant trop importante, la chair de n'importe quel morceau du poisson est récupérée pour faire du kibbeling. De nos jours, l'appellation regroupe tous les restes vendus "en vrac". Et comme pour le bokking, on trouve aussi du kibbeling fait à partir d'autres poissons : lieu jaune (pollak), merlu (heek), merlan (wijting), lieu noir (koolvis).
Le lekkerbek ou dans sa forme diminutive lekkerbekje, autre spécialité de poisson des Pays-Bas, est un filet entier de cabillaud pané, puis frit. On mange le lekkerbek (qui se traduit littéralement par "bon bec") sur le pouce, en sandwich et en plat complet accompagné d'une tranche de citron ou d'une sauce rémoulade, façon kibbeling. A l'époque, on utilisait aussi du merlan pour la préparation du lekkerbek. Le merlan, aussi connu ici sous le nom de "pâté pour chat" (vis voor de poes), était un poisson pauvre et bon marché. On redora son blason en lui donnant, avec une friture, couleur et calories. Désormais, on utilise souvent du merlu et de plus en plus de pangasius pour la préparation du lekkerbek, le cabillaud et le merlan étant devenus des poissons relativement chers.

Alors kibbeling et lekkerbek, c'est du pareil au même ? Pour ce qui est du poisson, oui. Historiquement, non. Parlant du kibbeling, un habitant d'Amsterdam raconte : "De kopers voor dat armoedige spul kwamen van de Haarlemmerdijk of uit de Jordaan"*. Le Jordaan et le Harlemmerbuurt sont aujourd'hui des quartiers recherchés de la bohème chic et où il fait bon vivre, mais au début du siècle et jusque dans les années 80, ces faubourgs étaient populaires et pauvres.

Une évolution culinaire qui témoigne donc du goût mais aussi de l'histoire du pays.

* "Ils venaient du Haarlemmerdijk ou du Jordaan ceux qui achètent ces misérables trucs." Source : Amsterdam je hebt een zoute smaak, Meyer Sluyser, Het Parool 1964.

Amsterdam, Marnixstraat 405-III

Nadat zijn vader in 1939 was overleden, verhuisde Hans van Manen met zijn moeder en vijf jaar oudere broer naar Amsterdam, waar ze gingen wonen. In de Marnixstraat 405, driehoog, op een steenworp afstand van de Stadsschouwburg. Ik ging een foto ter plekke nemen.
Amsterdam, 21.12.2013, Marnixstraat. Klik op de foto voor een grootformaat. Informatie uit Hans van Manen - Meer dan een halve eeuw dans.

21 mars 2013

A la recherche du temps perdu (29)

Physiquement, elle avait changé aussi. Ses longs yeux bleus – plus allongés – n'avaient pas gardé la même forme ; ils avaient bien la même couleur, mais semblaient être passés à l'état liquide. Si bien que, quand elle les fermait, c'était comme quand avec des rideaux on empêche de voir la mer.
Proust, La Prisonnière, page 21.

18 mars 2013

Le Flambeau Dans l'Oreille (28): Allelujah! Don't Bend! Ascend!

Un album à la respiration large et profonde qui valide le come-back (2012) et qatrième album du collectif Godspeed You! Black Emperor. Rock progressif, post-punk, musique classique, drone, avant-garde. De longs et dramatiques instrumentaux, pleins de panique.

14 mars 2013

A la recherche du temps perdu (28)

De ceux qui composent notre individu ce ne sont pas les plus apparents qui nous sont les plus essentiels.
Proust, La Prisonnière, page 6.

A la recherche du temps perdu (27)

Les Ballets Russes nous ont appris que de simples jeux de lumières prodiguent, dirigés là où il faut, des joyaux aussi somptueux et plus variés. Cette décoration déjà plus immatérielle n'est pas si gracieuse pourtant que celle par quoi à huit heures du matin le soleil remplace celle que nous avions l'habitude d'y voir quand nous nous levions à midi.
Proust, La Prisonnière, page 4/5.

Le Flambeau Dans l'Oreille (27): Perri, Impossible Spaces

12 mars 2013

Amsterdam, De Kleine Komedie (2)

Amsterdam, 11.03.2013, 20h15, à l'occasion du concert de Spinvis. Photo trouvée en ligne.

Amsterdam, De Kleine Komedie (1)

Amsterdam, 11.03.2013, 20h15, à l'occasion du concert de Spinvis.

8 mars 2013

Le goût des Pays-Bas (13): moules frites

Moules-frites une fois ? Non ! Les moules frites, comme aux Pays-Bas. En Hollande, on mange aussi les moules panées puis frites, accompagnées d'une sauce (généralement, rémoulade ou à l'ail). À acheter sur la plage ou chez le poissonnier.

7 mars 2013

A la recherche du temps perdu (26)

[...] pensant que le nom de Guermantes s'était maintenant incorporé à elle comme un émail mordoré, et que, qui qu'elle frequentât, elle resterait pour tout le monde duchesse de Guermantes (ce qui est une erreur, car la valeur d'un titre de noblesse, aussi bien que de Bourse, monte quand on le demande et baisse quand on l'offre). Tout ce qui nous semble impérissable tend à la destruction ; une situation mondaine, comme toute autre chose, n'est pas créée une fois pour toutes mais aussi bien que la puissance d'un empire, se reconstruit à chaque instant par une sorte de création perpetuellement continue, ce qui explique les anomalies apparente de l'hisoire mondaine ou politique au cours d'un demi-siècle. La création du monde n'a pas eu lieu au début, elle a lieu tous les jours.
Proust, Albertine disparue, page 248/249.

Mit Blixa Bargeld in der Küche

Zeit für alchemistische Transformatoren, sich auseinander schließende Zungen, Erinnerungen, Sinnlickkeit und Sinnesfreude, Geschmacksentwicklung, Keramikmesser, meditatives Köcheln und interessante Strukturen. Wie cool ist eigentlich Blixa Bargeld, der mit straffem Anzug an und einer Hand in der Tasche schwarzen Sepia-Risotto rührt?

6 mars 2013

Le Flambeau Dans l'Oreille (26): Colin Stetson

Époustouflant Colin Stetson. Américan, vivant actuellement à Montreal et saxophoniste basse, touchant d'ailleurs un peu à tout ce qui fait du vent.
Outre sa carrière solo, on le voit en tournée avec, entre autre, Arcade Fire, Tom Waits, Laurie Anderson, LCD Soundsystem, The National, la fameuse Angelique Kidjo dont le vrai nom est bien Angélique Kpasseloko Hinto Hounsinou Kandjo Manta Zogbin Kidjo, et j'en passe.
Son dernier album Warfare Vol. 2: Judges est une merveille, mais le reste vaut le détour aussi.
Colin Stetson | A Take Away Show | Part 1 & 2, trouvé sur La Blogothèque.

3 mars 2013

A la recherche du temps perdu (25)

Soulevant un coin du voile lourd de l'habitude (l'habitude abêtissante qui pendant tout le cours de notre vie nous cache à peu pres tout l'univers et dans une nuit profonde, sous leur étiquette inchangée, subsitue aux poisons les plus dangereux ou les plus enivrants de la vie quelquechose d'anondin qui ne procure pas de délices), ils me revenaient comme au premier jour, avec cette fraîche et perçante nouveauté d'une saison renaissante, d'un changement dans la routine de nos heures qui, dans le domaine des plaisirs aussi, si nous montons en voiture par un premier beau jour de printemps, ou sortons de chez nous au lever du soleil, nous font remarquer nos actions insignifiantes avec une exaltation lucide qui fait prévaloir cette intense minute sur le total des jours antérieurs.
Proust, Albertine disparue, page 125.

A la recherche du temps perdu (24)

A partir d'un certain âge, nos souvenir sont tellement entre-croisés les uns sur les autres que la chose à laquelle on pense, le livre qu'on lit, n'a presque plus d'importance. On a mis de soi-même partout, tout est fécond, tout est dangereux, et on peut faire d'aussi précieuses découvertes que dans les Pensées de Pascal dans une réclame pour un savon.
Proust, Albertine disparue, page 125.

1 mars 2013

Marseille (+ Cassis, La Ciotat, Le Frioul)

Quelques photos de vacances de Marseille où nous avions déjà visité Notre Dame de la Garde, les quartiers du Panier, des Réformés et des docks, le Château d'If et parcouru les rues du Vieux-Port et du centre-ville. Cette fois, nous avons pris le temps de découvrir Noailles, la rue d'Aubagne, le marché des Capucins, l'Alcazar où se tenait la très belle exposition "Mémoire des rives : Cartes et Portulans de Méditerranée". Impossible de sortir en mer samedi - trop de vent ! Les Calanques et le marché du Vieux-Port, ce sera pour une prochaine fois. Du temps aussi pour quelques sorties noctures aux Buvards, un excellent petit bar à vin au Panier qui promeut les vins locaux de Provence, et à la Machine à Coudre, une salle de concert alternative où jouait un groupe occitan. Et puis, une sortie à la journée sur Cassis et La Ciotat, et le lendemain, une magnifique randonnée au Frioul. Au menu de ces cinq journées de vacances ? Poulpe à la planche, fruits de mer et crustacés, pied de porc, foie de canard persillé, foie gras, brandade de morue, boudin noir au pommes, vin blanc de Cassis et vins rouges locaux, navettes, tarte aux pignons, croissants et pains au chocolat... Le temps était resplendissant.
Samedi midi, première étape Chez Toinou et à La Cure Gourmande. Ce jour-là, d'ailleurs, c'était la Chandeleur. Marseille connaît une tradition propre qui est la montée de la vierge noire de la crypte de Saint-Victor dans la basilique supérieure. Dès cinq heures du matin sur la place Saint-Victor, l’archevêque procède à la bénédiction de la ville et de la mer, puis les fidèles regagnent en procession l'abbaye. La procession passe alors par le Four des Navettes, édifié en 1781 sur le territoire de l'abbaye et représentation symbolique de son four. Il est lui aussi béni, ainsi que ses biscuits. La vierge est ensuite redescendue dans les cryptes. Au retour de la procession, les fidèles rapportent les fameuses navettes. Cette tradition de la Chandeleur et les pèlerinages qui y sont associés remontent à l'Antiquité. Saint-Victor, quant à elle, date du IIIème siècle.
Pourquoi un biscuit en forme de barque ? Deux récits expliquent les faits :
L'histoire raconte que vers la fin du XIIIème siècle, la statue d'une Vierge, en bois polychrome, à la robe verte (d'où la couleur des cierges de la messe dite ce jour-là) et à couronne d'or, s'échoua sur les bords du Lacydon, la calanque dans laquelle est aujourd'hui niché le Vieux-Port. D'autres disent que la navette symbolise la barque qui amena les Saintes Maries sur les côtes de Provence. Sous le vocable de Saintes Maries ou Trois Maries, la tradition catholique désigne trois femmes de Béthanie : Marie-Madeleine, Marie Salomé et Marie Jacobé. Les hagiographes, afin de relier le christianisme provençal à une présence des premiers disciples du Christ, ont popularisé un débarquement en Camargue des trois Maries, accompagnées d'un groupe comprenant Marthe, Lazare le ressuscité, Maximin, Sidoine l'aveugle (le futur Saint Restitut) et Joseph d'Arimathie, porteur du Saint Graal. Chassés de Palestine et placés dans une barque sans voile ni rame, ils furent poussés par les courants vers le delta du Rhône où ils s'échouèrent en 48 et furent accueillis par Sarah la Noire, qui devint la servante des Maries. Seules resteront sur place Marie Salomé, Marie Jacobé et Sarah. Marie-Madeleine se retira dans le massif de la Sainte-Baume, Lazare devint le premier évêque de Marseille, Maximin, celui d'Aix et Sidoine, celui du Tricastin, tandis que Marthe partit pour Tarascon, où, d'après la légende, elle terrassa la terrible Tarasque. Pour rappeler cette histoire, le fondateur du Four en 1781, aurait eu l'idée de donner à un biscuit la forme d'une barquette.
Dans le folklore, le rituel souligne  l'importance de la procession à la mer pour les trois Maries et pour Sarah. Depuis 1936, l'immersion de la sainte noire en Camargue précède d'un jour celle des Maries en leur barque. La statue de Sarah est immergée jusqu'à mi-corps. Ces processions à la mer participent au caractère même de la civilisation provençale et à son respect de la Méditerranée puisqu'elles se retrouvent tant aux Saintes-Maries-de-la-Mer, qu'à Fréjus, Monaco, Saint-Tropez ou Collioure, liées à d'autres saints ou saintes.
Nous, nous étions au rendez-vous à midi pétante chez Toinou, pour un festin des yeux et des papilles, puis un tour en centre-ville et un arrêt à La Cure Gourmande histoire de faire le plein de navettes et de mantecaos.














Le Vieux-Port de Marseille, depuis le Quai des Belges :


Le quartier de Noailles avec sa rue d'Aubagne et son marché des Capucins. Halte à la Maison Empereur, la plus vielle quincallerie de France (six générations depuis 1827 !), derrière le Cours Saint-Louis, à trois pas du Cours Belsunce :






















L'ancienne salle de spectacle l'Alcazar est aujourd'hui une bibliothèque municipale régionale. L'Alcazar-Lyrique ouvre ses portes le 10 octobre 1857, decorée en fantaisie mauresque par son propriétaire Étienne Demolins, en référence à l’Alhambra de Grenade. La porte d'entrée surmontée d'une marquise date de 1889. Plusieurs artistes célèbres du XXe siècle y firent leurs débuts :  Yves Montand, Maurice Chevalier, Fernandel...


Le soir, balade le long des forts Saint-Jean et Saint-Nicolas pour rejoinder le quartier du Panier. La Cathédrale Sainte-Marie-Majeure, dite La Major, de style romano-byzantin présente des façades extérieures et intérieures en bandes poychromiques alternées, en pierre de Cassis et marbre vert de Florence pour l'extérieur.
Au loin dans le quartier du panier, le clocher de l'Eglise de Notre-Dame-des-Accoules. Le clocher de la Tour Sauveterre, ainsi que l'église originelle, dataient du XIIIe siècle. Démolie en 1794, pour avoir abrité des réunions politiques tandis que la Révolution française faisait rage dans le pays, l'église est rebâtie peu avant la Monarchie de Juillet.
Les Buvards, bar à vin avec cuisine locale :


La Machine à Coudre, un café concert à la programmation ragga, reggae, rock, alternatif, ska, jungle, chanson française :



Petit coup au cœur en decouvrant cette carte postale épinglée au mur de la Machine à Coudre : il s'agit d'une photo de rue de... Oulaan-Bator en Mongolie. Je me trouvais devant cet bâtiment en mai 2012 !
À une trentaine de kilomètres de Marseille, assise au fond d'une baie en croissant, la ville de La Ciotat est adossée au Bec de l'Aigle et au Cap Canaille, point culminant de la région. Les frères Louis et Auguste Lumière, inventeurs du cinéma, y filmèrent un jour l'arrivée d'un train.








À environ 20 km de Marseille, le Cap Canaille, situé entre Cassis et La Ciotat, est l'une des plus hautes falaises maritimes d'Europe et la plus haute de France, avec ses 399 mètres d'altitude. Sa roche, qui tire vers le rouge, est composée de calcaires détritiques. Le nom de Cap Canaille proviendrait du latin Canalis mons, "la montagne des eaux, des aqueducs" ou du provençal Cap naïo, "montagne qui nage, qui avance sur la mer".
La route touristique des Crêtes, longue de 15 km, permet de rejoindre La Ciotat à travers le massif classé du Cap Canaille. Elle offre des points de vue spectaculaires sur le Golfe de Cassis, les Calanques, l'archipel de Riou dans la rade de Marseille. Ce jour-là malheureusement, elle aussi était inaccessible pour cause de vent trop violent. Ce qui ne nous a pas empêchés de visiter Cassis et de profiter de son pittoresque marché. Ci-dessous, le château de Cassis, une construction fortifiée datant du VIIIe siècle et aujourd'hui hôtel de charme.
















Retour par la Gineste, un col routier des Bouches-du-Rhône qui relie Marseille et Cassis par le massif des Calanques :
Le port de Marseille vu depuis la mer, avec la petite église des Augustins, enchâssée dans le paysage urbain :







Depuis le bateau en route pour l'île du Frioul, de gauche à droite : La Majore et le Fort Saint-Jean. Puis, à 1 km du de la rade de Marseille, le château d'If, une forteresse qui aurait abrité Edmond Dantès, le héros imaginaire du roman Le Comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas.



L'archipel du frioul se compose de quatre îles : Pomègues au sud, Ratonneau au nord, If à l'est des deux îles principales et l'îlot Tiboulen du Frioul à l'ouest de Ratonneau. Les îles Pomègues et Ratonneau sont reliées par la digue Berry, construite en 1821 suite à l'épidémie de fièvre jaune qui impose l'aménagement de nouveaux dispositifs sanitaires sur le Frioul. La digue, nommée en souvenir du duc de Berry assassiné en 1820 par Louvel, transforme en un vaste port de quarantaine un mouillage forain utilisé depuis les Romains. En complément est édifié un lazaret, l'Hôpital Caroline.


Au passé essentiellement militaire, les îles reflètent aussi bien l'histoire d'une terre d'exclusion que d'une terre d'immigration : lors de la peste de Marseille au XVIIème siècle, l'île Ratonneau servit de lieu de quarantaine. Pour l'accueil des réfugiés arméniens dans les années 1920, les autorités y installèrent un centre de tri sanitaire.










Marseille depuis le Frioul :









Pin d'Alep (ou pin blanc de Provence) rampant :
























Bel exemple d'anémomorphose (modification de la forme des plantes et des paysages végétaux sous l'effet des vents dominants) avec cet olivier qui s'est adapté au cours des années :












Le château d'If depuis l'île de Ratonneau :





En quittant le Frioul, depuis le bateau :





Dernière impression depuis la mer : le Fort Saint-Jean et le nouveau bâtiment du musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) qui ouvrira en juin 2013. L'occasion d'une prochaine visite...