Bonjour !... du langage comme forme de communication

« Bonjour », dit-il et il me vient maintenant l’idée que le mot « jour », tel qu’il l’utilise, désigne spécifiquement les heures comprises entre huit heures du matin et huit heures du soir. Je n’y avais encore jamais songé sous cette forme. Il veut que les heures entre huit heures du matin et huit heures du soir soient bonnes, c’est-à-dire plaisantes, agréables, bénéfiques. Nous nous souhaitons tous les uns aux autres douze heures de plaisir et de réussite. Mais c’est formidable, ça ! C’est drôlement gentil, ma parole ! Bonjour ! Et il en est de même pour « bonsoir » et « bonne nuit ». Mon Dieu ! Le langage est une forme de communication ! La conversation n’est pas q’un simple échange de feux croisés où l’on canarde et où l’on se fait canarder. Où il faut plonger à plat ventre pour sauver sa peau et ne penser qu’à tuer ! Les mots ne sont pas seulement des bombes et des balles, - non, ce sont de petits cadeaux, chargés de signifcation !

Philip Roth, Portnoy et son complexe, page 303.

Des courants affectifs

Dans l’essai sur la « Dégradation », je trouve l’expression « courants affectifs ». Pour atteindre « un comportement pleinement normal en amour » (ce « pleinement normal » mériterait un examen sémantique serré, mais enfin continuons…), un comportement pleinement normal en amour donc, dit-il, il est nécessaire que deux courants affectifs se rejoignent : le tendresse et l’affection d’une part, et le sensualité d’autre part. Et ceci, c’est triste à dire, dans bien des cas ne se produit pas. De tels hommes, lorsqu’ils aiment, n’éprouvent pas de désir et, lorsqu’ils désirent, ils sont incapables d’aimer. 

Philip Roth, Portnoy et son complexe, page 255.

Taking The Country Side, La Friche, Marseille

Taking The Country Side – prendre la clef des champs est une exposition qui relate l’histoire de la relation entre architecture et agriculture, et sa manière singulière de fabriquer le territoire, tout en explorant des possibilités d’actions en faveur de la transition écologique. Dense et riche, le contenu questionne les liens sous-jacentes aux deux disciplines et explore les thématiques de l’économie des moyens, l’écologie, la place de l’homme dans son environnement.

Agriculture et architecture : deux pratiques de domestication complémentaires qui ont émergé il y a environ 10 000 ans, à la Révolution néolithique. En prenant acte de l’impasse environnementale actuelle, l'hypothèse du propos est qu'aucune réflexion sensée ne pourra se développer sur le futur de ces deux disciplines tant qu’elles ne seront pas reconnectées et fondamentalement repensées en conjonction l'une avec l'autre.

La Lisière, une frise de 30 mètres de long, illustre une histoire de nos sociétés sous forme de bande-dessinée. La Forêt détaille certains moments de cette histoire au travers de 49 panneaux thématiques. Opérant comme des fenêtres vers l’extérieur, 6 montages filmographiques apportent une autre contribution. La Clairière propose un espace de réflexion au milieu de quatre grands tableaux montrant de futurs possibles pour les relations ville/campagne, agriculture/architecture.