26 juil. 2013

Thème du portrait de Lilya Brik

Je le disais : toutjours se tourner du côté de l'Avant-Garde russe quand on cherche à savoir quelles images sont les plus prolifiques.
Amsterdam, 13.07.2013, station de métro Reigersbos.

17 juil. 2013

Lost Highway (37): Nénuphars au couchant

Les mêmes 17 km le long de l'Amstel, mais dans l'autre sens, pour rentrer à la maison et profiter d'une grande randonnée estivale en plein milieu de semaine.







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11 juil. 2013

New Weird America


Devendra Banhart, Mala, détail de pochette [2013].
Le concept viendrait du journaliste musical écossais David Keenan qui, à l'occasion d'un papier sur le Brattleboro Free Folk Festival, se référait en 2003 à l'expression Old Weird America de Greil Marcus1 pour caractériser la musique folk américaine de la première moitié du XXème siècle. Le livre de Greil Marcus couvre essentiellement des mouvements artistiques d'avant-garde tels que le dadaïsme, l'Internationale lettriste et situationniste, les Sex Pistols ou le mouvement punk.
New Weird America aujourd'hui, ce sont des guitares grattées dont le son ne détonnerait pas dans les meilleurs ashrams indiens, du trippy-hippie polyrythmique, un éclectisme de bon goût, toujours beaucoup d'art, du psychédélisme planant. Beaucoup de soleil aussi. On parle également de Psychedelic Folk, Psych Folk ou encore Freakfolk. Le genre n'est pas à proprement parlé une dénomination purement musicale – on y retrouve pêle-mêle Devendra Banhart, Joanna Newsom, CocoRosie, etc. Il s'agit plutôt d'une catégorisation esthétique formelle dont l'aspect essentiel est le thème de la marginalité et de ses implications normatives ou unifiantes au sein du mouvement de la contre-culture: we are weirdos, but we are the same.
1 Greil Marcus, Invisible Republic: Bob Dylan's Basement Tapes, 1997.

8 juil. 2013

Haute-Route Chamonix-Zermatt (J7): Zermatt-Gonergrat-Gletscherweg-Furi [2]

Quel spectacle ! 29 sommets de plus de 4000m, dont la Pointe Dufour dans la massif du Mont-Rose, le Lyskamm, le Cervin, la Pointe Zinal, le Weißhorn, la Dent Blanche que j'ai gravie il y a quelques jours. Un panorama circulaire en quatre dimensions, si on inclut celui du rêve. On entre dans la cour, non pas des grands, mais des géants. Si je devais établir un parallèle, Zermatt serait le pendant suisse de Chamonix, le Cervin celui du Mont-Blanc, le Petit Cervin celui de l'Aiguille du Midi et le Gonergrat celui de Montenvers. À quelques différences près : Zermatt est moins étendue que Chmonix, le Cervin un peu moins élevé que le Mont-Blanc, le Petit Cervin plus dégagé que l'Aiguille du Midi, et le Gonergrat beaucoup plus haut que Montenvers.
Dès que l'on pose le regard sur les cimes environnantes, l'envie de resdescendre dans la vallée se dissipe comme une brume matinale. Est-ce qu'on se sentirait un peu comme le Christ le jour de l'Ascension ? On est bien au royaume des cieux. On profite de la griserie de l'altitude, du vertige des hauteurs, de la beauté environnante, et on prend du recul. À 3100m, on considère sous un autre angle l'espèce humaine et la planète qui lui tient lieu de socle et de refuge. Tout devient sublime ou dérisoire. On pense tout et son contraire. On en arrive à la conclusion que l'on est peut de chose ou que chaque pierre, chaque flocon de neige - et il y en a des milliard, participe à l'équilibre et la beauté du monde. Ce qui est certain, c'est qu'on ne se lasse pas du grand spectacle de la nature.
Sous le Mont-Rose, c'est le lieu des glaciers, des bédières, des crevasse, des séracs, des rimayes et des moraines. Et même quand on regarde en bas, c'est vertigineux.
Mais de tous ces sommets, un seul se détache incontestablement de ceux qui l'entourent. Car, si les Japonais ont le Fuji, les Français le Mont-Blanc, les Africains le Kilimandjaro, les Tibétains l'Everest, le Makalu ou le Kailash, les Suisses, eux, ont le Cervin. Ou Matterhorn. Et c'est un roi. Une montagne à la fois magique, hypnotique, photographique, touristique, érotique, meurtrière. C'est la déité locale, l'incône incontournable, la pierre sacrée, le temps en majesté auprès duquel on se prosterne. Car sa forme est si particulière : un cristal parfait, une pyramide aux arêtes effilées qui en fait un sommet aisément reconnaissable. Au vu de la fluidité de ses lignes, on jurerait que Michel-Ange l'a sculpté après s'est fait la main sur le David, la Pietà ou le plafond de la Chapelle Sixtine. Et puis, est-ce que l'on ne trouve pas son effigie sur tous les emballages de la fameuse tablette de chocolat ? C'est l'une des montagnes les plus connues au monde.