25 juin 2014

Claudio Magris, Danube (14)

La littérature aime les bas-fonds et les immondices, qu'elle ne représente pas comme une misère dont il faudrait se libérer, mais bien plutôt comme un recoin ou s'est refugiée une magie perdue. Les voyages vers le bas, depuis ceux de Jules Verne jusqu'à ceux, plus modestes, de Sussi et Biribissi dans les égouts, sont plus fabuleux que les autres, parce qu'ils font pénétrer au plus caché, au plus inaccessible du magma, dans le mythique feu central, témoin de ces temps où la terre était une boule incandescente, ces temps d'aberrations de l'existence que nous n'aurons plus jamais l'occasion de voir.
Claudio Magris, Danube, page 525.

Claudio Magris, Danube (13)

L'anticapitalisme romantique idéalise indûment le monde rural archaïque, la communauté avec son souffle chaud d'étable, et oublie ce qui qui s'y mêlait presque toujours de misère noire et de sombre violence. La société urbaine, si souvent et si tendencieusement accusée d'aliénation, a libéré l'indivdu, ou tout au moins mis en place les prémisses de sa libération.
Claudio Magris, Danube, page 522.

23 juin 2014

Le goût des Pays-Bas (25): anijsmelk

Une recette typique des Pays-Bas et en particulier des provinces du Nord : l'anijsmelk ou lait anisé. À l'origine, il s'agit d'un lait chaud additionné de quelques graines d'anis. De nos jours, il existe des blocs d'extrait d'anis et de sucre que l'on ajoute au lait pour lui donner un délicieux arôme anisé. On en raffole. A savourer l'hiver, avant de s'endormir...

22 juin 2014

Faith Connections, Pan Nalin [2013]

Canoë sur la Kromme Mijdrecht

La Kromme Mijdrecht est une toute petite rivière, pas très loin d'Utrecht. Elle commence à Woerdense Verlaat et passe à De Hoef où nous faisions du camping. C'est au confluent de la Kromme Mijdrecht et de la Drecht que naît l'Amstel, qui remonte ensuite vers Amsterdam. La Kromme Mijdrecht fait à peine 10 kilomètres ! samedi 21 juin, on en a remonté environ 8 en canoë. Nous étions les seuls. En chemin : jolis paysages de rivière, nénuphars, menthe aquatique, poissons... Les photos donnent l'impression qu'il ne faisait pas beau et pourtant, nous avions un soleil magnifique.






Pour payer le passage d'écluse, un petit sabot nous est tendu au bout d'une ficelle et d'une canne... Super rigolo !








Ci-dessus, 22 heures. La nuit est tombée et pourtant il fait encore jour. Lumière du plus long jour de l'année et des couchers de soleil qui durent des heures aux Pays-Bas...

20 juin 2014

Amsterdam, Cafe Restaurant Stork [Gedempt Hamerkanaal 201, Amsterdam]

Le Cafe Restaurant Stork est établi dans une remise industrielle rénovée qui se trouve sur le terrain de l'ancienne usine Stork, sur les rives de la IJ. C'est dans cette remise que Stork fabriquait des machines de moulage à injection. Le lieu, repris quasiment intact, a gardé son caractère industriel : des grues soutiennent les poutres du plafond et des bobines de câblage servent de table. Des porte-fenêtres sur toute la longueur de la salle offrent une magnifique vue sur la IJ. Le restaurant est spécialisé dans les poissons, les crustacés et les produits de saison, belle carte des vins. Une superbe adresse, à tous points de vue.

19 juin 2014

Claudio Magris, Danube (12)

Il est plus tentant de prendre parti pour la vie que pour la loi, pour la créativité mobile et spontanée que pour la symétrie d'un code. Mais il y a plus de poésie dans les terces de Dante que dans un flou sans forme. La créativité en matière de morale, c'est la capacité de chercher et d'instaurer librement une loi ; seule la force de mettre de l'ordre dans le flux des contradictions de la vie rend justice à ces contradictions, que l'on fausse et que l'on grossit quand on voit en elles, dans leur indétermination fluctuante, la vérité suprême de l'être, et qu'on les prend, malgré la mise en garde de Marc Aurèle, pour l'activité même de l'esprit. […] La conscience et la rigueur de la loi n'étouffe nullement la passion, mais lui communiquent au contraire force et réalité.
Claudio Magris, Danube, pages 329/330.

18 juin 2014

Claudio Magris, Danube (11)

C'est depuis ce jour que j'ai compris que la force, l'intelligence, la stupidité, la beauté, la lâcheté, la faiblesse sont des situations et des rôles qui, tôt ou tard, incombent à tous. Celui qui fait tort à autrui en invoquant la fatalité de la vie ou de son caractère se retrouve une heure ou une année plus tard victime au nom des mêmes raisons indicibles.
Claudio Magris, Danube, page 319.

Claudio Magris, Danube (10)

Il voulait nous enseigner le mépris du sirop sentimental, de cette fausse bonté qui l'espace d'un instant, en toute bonne foi, offre ou promet dans un élan monts et merveilles, avec la conviction d'une impulsion généreuse, quitte à se rétracter, avec de nombreux motifs sérieux et valables quand on la met au pied du mur.
Claudio Magris, Danube, page 317.

12 juin 2014

House of Bols, Cocktail & Genever Experience

Les quatre ateliers œnologiques que j'ai eu l'occasion d'accompagner début juin m'ont permis de découvrir l'histoire de l'une des plus grandes marques de liqueurs des pays-Bas : Bols. C'est dans les locaux de la fameuse distillerie que nous présentions nos vins.
Lucas Bols, distilleur amstellodamois, fonde en 1575 son entreprise sous le nom de het Lootsje. Mais c'est à partir de 1664 que Lucas Bols, son fils, reprend l'affaire et commence à produire du genièvre, une liqueur qui fera la notoriété de la marque. Lucas Bols, d'ailleurs, était actionnaire principale de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) qui joua un rôle primordial dans l'approvisionnement en herbes et épices dont avait besoin la distilleire. En 1816, le dernier desscendant masculin de la famille Bols décède. L'affaire, forte de 250 recettes manuscrites, est vendue, à la condition que la marque continue à être distribuée sous le même nom. En 2000, l'entreprise passe aux mains de Rémy Cointreau, autre célèbre distillerie.
Bols est aujourd'hui la plus ancienne distillerie du monde et produit une très grande varieté de liqueurs et alcools : genièvre, wodka, gin. Et ? ...le fameux Pisang Ambom. Un souvenir qui, 20 ans plus tard, retrouve sa place dans ma mémoire olfactive, gustative et émotionelle : c'était la boisson que l'on buvait au Fluo, sur musique indépendante, dans les décors oniriques de Dali. Le Pisang Ambon est une marque de liqueur de banane et fruits tropicaux, de couleur vert vif, dont la recette est basée sur une liqueur indonésienne. Pisang signifie "banane" en malais et indonésien. "Ambon" est le nom d'une île indonésienne, ancienne colonie néerlandaise. Taux d'alcool : 17 %.
Ce jeudi 3 juin, entre deux verres de Touraine et quelques fromages de chèvre, on a droit à un tour de la maison pas comme les autres : après avoir jeté un coup d'œil aux chaudrons et autres reliques du passé...
... nous sommes soumis à une petite expérience intéressante permettant de d'établir le lien entre vision et perception gustative ou olfactive : pendant quelques secondes, des images de fruits rouges nous sommes présentées. Il faut ensuite placer une pastille artificielle contenant un parfum particulier et inconnu sur sa langue. L'expérience montre que la plupart des participants pensent reconnaître le goût des fruits dont ils viennent juste de voir les images, alors qu'il s'agit d'un tout autre parfum. C'est donc prouvé : on mange bien avec les yeux.
Mais c'est la suite de la visite qui s'est avérée captivante : dans la salle de reconnaissance olfactive, une trentaine de flacons, non étiquetés et présentant des parfums multiples et variés, permettaient de tester la finesse de nos nez. Ambiance psychédélique.


11 juin 2014

Claudio Magris, Danube (9)

Il avait le culte des fins dernières, de l'essentiel, bien conscient que ce qui fait un individu, ce sont les valeurs auxquelles il croit, et qui laissent sur son visage l'empreinte de leur noblesse ou de leur vulgarité ; l'âme finit par prendre la teinte des images qui s'y forment [...] et la valeur de chacun est en rapport étroit avec la valeur des choses auxquelles il a donné de l'importance. C'est peut-être l'intuition la plus fulgurante qu'on ait eu concernant l'essence d'un être humain, la clef pour déchiffrer son histoire et sa nature : nous sommes ce en quoi nous croyons, les dieux que nous hébergeons dans notre esprit, et cette religion, sublime ou grossière, nous marque de manière indélébile, s'imprime dans nos traits et nos gestes pour devenir notre manière d'être.
Claudio Magris, Danube, page 293.

10 juin 2014

9 juin 2014

Détails de Paris (8): Quelques chefs-d'œuvre du Louvre

Une fois la Porte des Lions passée, ce seront des heures de contemplation à l'intérieur du musée. Huit œuvres seulement. Mais quelles œuvres... Pour le déjeuner, escpapade dans un bistrot parisien du coin pour revenir ensuite passer du temps dans la section des Arts Islamiques.
1. Statuette de Chupícuaro, une culture mésoaméricaine de la période préclassique qui tire son nom d'un village au Mexique. De profil, la statue est encore plus amusante.
2. L'Esclave mourant et L'Esclave rebelle, Michel-Ange.
Ces deux figures d'esclaves (exécutées entre 1513 et 1516) étaient initialement destinées au tombeau de Jules II. Michel-Ange les offre en 1546 à son ami Roberto Strozzi, qui en fait lui-même don au roi de France François Ier. Les deux statues restent inachevées. Aussi bien L'Esclave mourant que L'Esclave rebelle possèdent une très grande force expressive. Mais c'est surtout L'Esclave mourant qui m'a frappée par son aspect érotique très inattendu.
3. La Victoire de Samothrace
La Victoire de Samothrace personnifie la déesse Niké, traditionnellement représentée dans l'Antiquité grecque sous la forme d'une femme ailée. La statue fait 2,40 mètres de haut. Elle est découverte en avril 1863 sur l'île de Samothrace par Charles Champoiseau. La statue venait juste d'être à nouveau rénovée quand je l'ai vue. Elle est en marbre blanc de Paros, un marbre dont on dit que le grain est très fin, d'un blanc pur et d'une grande transparence. La Vénus de Milo, par exemple, est aussi fait de ce marbre-là. La statue est composée de six blocs de marbre travaillés séparément : le corps, le buste, les deux bras et les deux ailes. La vue principale est de trois quarts gauche. La déesse est vêtue d'un chiton (tunique de lin au fin plissé de la Grèce Antique) laissant apparaître les formes du corps. Le bas du corps est recouvert par une épaisse draperie enroulée autour de la taille qui se dénoue en découvrant la jambe gauche ; le drapé tombe, plaqué par le vent contre le corps ; un pan s'envole à l'arrière. La Victoire est représentée au moment où elle se pose sur le pont d'un navire, les ailes déployées, le pied gauche en l'air, le pied droit à peine posé. Quel travail du plissé et de la jointure entre les épaules et les ailes... c'est magnifique.
4. Les Noces de Cana, Paul Véronèse
Le tableau Les Noces de Cana de Paul Véronèse est commandé le 6 juin 1562 par le bénédictin Paul du monastère San Giorgio Maggiore, à Venise. Il est destiné au réfectoire du monastère, dont Palladio vient d'achever cette même année la rénovation. Le contrat précise que Véronèse pourra peindre autant de figures qu'il sera possible d'en faire entrer dans le tableau. Avec son format impressionnant de 6,66 × 9,9 mètres et ses 132 personnages, Les Noces de Cana sont une œuvre gigantesque.
La scène se déroule sur une terrasse surplombée par une balustrade contre laquelle s'appuient des personnages. À droite et à gauche du tableau, les monuments relèvent de différents styles architecturaux : colonnes doriques, corinthiennes et composites. En fond, on voit une tour carrée qui rompt légèrement la symétrie du tableau sinon trop écrasante. Sur cette terrasse est dressée une grande table, autour de laquelle sont installés les convives (132), entourés de serviteurs. Curieusement, ce ne sont pas les mariés qui occupent le centre de la scène, mais le Christ, à la droite duquel se trouvent la Vierge Marie et Pierre, et, à sa gauche, André, Philippe et Barthélemy en habit de pèlerins. Le Christ et Marie sont tous deux auréolés de lumière, l'auréole de Jésus étant la plus lumineuse. Où se trouvent les mariés ? Relégués à l'extrême gauche de la toile, au bout de la table.
Interprétation
Le groupe de musiciens au centre du tableau est en fait une figuration de plusieurs personnages ayant existé, dont Véronèse lui-mème (tenant la viole à archet), Bassano (et son cornet), le Tintoret (jouant de la petite viole soprano), et le Titien (avec la grande viole). En mêlant des personnages de la Bible et des figures contemporaines, Véronèse a aussi traité quelques-uns des plus grands souverains d'Europe : le roi de France François Ier, l'empereur Charles Quint, le sultan ottoman Soliman II le Magnifique, la reine Marie d'Angleterre, des seigneurs et dames illustres par leur valeur et leur beauté : Éléonore d'Autriche, Alphonse d'Avalos, les cardinaux Bernardo Navagero et Charles de Lorraine, Pierre l'Arétin en maître de cérémonie. Le sujet qui combine le sacré et le profane, traite le thème religieux dans l'éblouissement d'une fête princière.
Interprétation religieuse
Qu'est-ce que sont les Noces de Cana ? Il s'agit d'un récit tiré du Nouveau Testament où il est raconté que Jésus aurait transformé de l'eau en vin. Présent uniquement dans l'Évangile selon Jean, il est le premier des signes ou miracles que Jésus aurait accomplis au bénéfice des disciples "qui crurent en lui" :

Le troisième jour, il y eut une noce à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi fut invité à la noce ainsi que ses disciples. Le vin venant à manquer, la mère de Jésus lui dit :
- "Ils n'ont pas de vin."
Jésus lui dit :
- "Que me veux-tu, femme ? Mon heure n'est pas encore venue."
Sa mère dit aux serviteurs :
- "Faites ce qu'il vous dira."
Or il y avait là six jarres de pierre, pour les purifications des Juifs, contenant chacune deux ou trois mesures. Jésus dit aux serviteurs :
- "Remplissez d'eau ces jarres."
Ils les remplirent jusqu'au bord. Il leur dit :
- "Puisez maintenant et portez-en au maître d'hôtel."
Ils lui en portèrent. Quand le maître d'hôtel eut goûté l'eau devenue vin dont il ignorait la provenance, il appella le marié et lui dit :
- "Tout le monde sert d'abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, alors le moins bon ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent."
Tel fut le commencement des signes de Jésus ; c'était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
(Évangile selon Jean, 2,1-11)

Jésus montre par ce premier miracle la générosité de Dieu. Il transforme aussi la réjouissance humaine en noces divines. Véronèse a voulu une ivresse toute vénitienne, moderne (certains éléments d'architecture sont empruntés à des bâtiments créés par Palladio l'année même) et cosmopolite (vêtements orientaux et occidentaux), à l'image de la Sérénissime de cette époque. Ce premier miracle marque l'entrée du Christ dans la vie publique. La toile est très fidèle à l'Évangile de Jean.
Mais malgré le contexte festif, les couleurs chatoyantes et la foule joyeuse, le tableau contient sa part d'ombre :
I) Plusieurs signes renvoient à la finitude de l'homme. Sur la table de musique, se trouve un sablier. Le temps passe et ne se rattrape jamais.
II) D'autres signes annoncent déjà la Passion du Christ: au-dessus de la tête de Jésus, un boucher découpe un morceau d'agneau alors qu'à table, le repas semble être terminé. Une image de Jésus comme Agnus Dei, l'agneau sacrificiel.
III) À côté du Christ est représentée sa mère, Marie, qui porte un voile noir. Pourquoi ? En préfiguration du deuil prochain de son fils ?
IV) Sa main gauche semble tenir un verre, mais l'emplacement est vide. Incite-elle Jésus à accomplir son premier miracle ?
La transformation de l'eau en vin annonce le passage de l'Ancienne Loi, celle des Hébreux qui se purifiaient par l'eau dans les Temples, à la nouvelle Loi, celle du Christ, nouvelle Loi d'amour qui se fera dans le sang lors de la Crucifixion.
En haut à droite, entre les colonnes, entre un homme chargé d'une planche sur laquelle se trouve de la viande "morte". Une référence à la mise au tombeau de Jésus ?
Que de questions... un tableau passionnant. Mais lorsque l'on se retourne, on se rend compte que quelqu'un nous observe...
5. La Joconde, Léonard de Vinci.
Dans la même salle, La Joconde fait face aux Noces de Cana, deux pièces majeures du Louvre.
La Joconde, ou Portrait de Mona Lisa, est réalisée par Léonard de Vinci entre 1503 et 1506. Il s'agit probablement du portrait de la florentine Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo. Acquise par François Ier, cette peinture à l'huile sur panneau de bois de peuplier est l'un des rares tableaux attribués de façon certaine à Léonard de Vinci. La Joconde est l'objet d'art le plus visité au monde, juste devant le diamant Hope, avec 20 000 visiteurs quotidiens.
La célébrité du tableau m'a toujours intriguée. Pourquoi ce tableau est si fameux ? Pourquoi, depuis sa réalisation, tant d'artistes l'ont-ils pris comme référence et copié ?
Ce tableau constitue en fait l'aboutissement des recherches du XVème siècle sur la représentation du portrait et constitute à ce titre déjà un chef-d'œuvre. Mais pas seulement. Quelques éléments de réponse :
Technique :
Je lisais sur Wikipedia que le flou du tableau est caractéristique de la technique du sfumato, qui signifie en Italien "enfumé". Ce procédé pictural permet d'obtenir un effet vaporeux et des contours imprécis par la superposition de plusieurs couches de peinture extrêmement délicates. Cette technique a été employée en particulier au niveau des yeux, dans la mise en ombrage.
Le Conseil national de recherches du Canada dévoile en 2006 les résultats d'une étude réalisée grâce à un système de balayage laser, en couleurs et en trois dimensions qui permit de découvrir que la Mona Lisa était enveloppée d'un "voile de gaze" fin et transparent normalement porté à l'époque par les femmes enceintes ou venant d'accoucher. Masqué par le vernis, ce détail n'avait jamais été observé auparavant. En 2008, des physiciens étudient le tableau grâce à un appareil-photo multi-spectral (lumière visible et infrarouge) retirant l'effet du vernis vieilli. Le glacis (une "terre d'ombre", c'est-à-dire une ocre contenant un peu de manganèse) identifié dans la couche superficielle du visage, est une technique développée par les Primitifs flamands tels que Rogier van der Weyden et Hubert van Eyck, inconnue alors en Italie. Léonard de Vinci était donc aussi un précurseur en terme de technique picturale.
Dénomination :
Le titre du tableau vient probablement du patronyme du sujet, del Giocondo, mais pourrait aussi désigner l'attitude de la femme représentée. Le mot vient du latin iucundus qui signifie "plaisant, agréable". Une autre éthymologie rapporte le mot à la racine ioca – "plaisanteries, jeux". Dans la mythologie grecque, Horace donne à l'Amour Jocus (le Jeu) pour compagnon (premier livre, deuxième ode). Le terme Monna Lisa, ou sa déformation courante Mona Lisa, serait éventuellement une contraction de ma donna Lisa.
Symbolisme :
En italien, giocondo signifie "heureux, serein". S'agit-il donc seulement du prortrait d'un visage féminin ou avant tout celui d'un expression ? La Joconde constitue une représentation de la sérénité. Le pont qui se situe au niveau de l'épaule gauche de La Joconde – le temps qui passe ?
Mais c'est le sourire de La Joconde qui constitue l'un des éléments énigmatiques du tableau et qui a contribué au développement du mythe. Il semble suspendu. Quand on le fixe directement, il semble disparaître, puis réapparaître. Le jeu des ombres accentue l'ambiguïté que produit le sourire.
Par ailleurs, il semble qu'une confusion soit créée entre le regard et le sourire. Comme si ces deux éléments étaient à oberserver à part entière. C'est d'abord le regard qui attire l'attention, le sourire ne devient visible que lorsqu'on fixe son attention sur la bouche. En 2005, un logiciel de reconnaissance des émotions dans la physionomie étudie les lèvres et les pattes d'oie autour des yeux de La Joconde. Son sourire traduirait à 83 % le bonheur, à 9 % le dédain, à 6 % la peur, à 2 % la colère, à 1 % la neutralité. Mais surtout, à 0 % la surprise. Effectivement : quand on regarde la Joconde, on dirait que c'est elle qui nous observe et qu'elle n'est pas surprise de nous trouver là. Étonnante Joconde.
6. Psyché ranimée par le baiser de l'Amour, Antonio Canova.
Thème artistique antique de la mythologie grecque, il est en fait repris d'un mythe de Platon, rapporté par Apulée dans Les Métamorphoses.
Psyché (en grec ancien, "l'âme") est d'une beauté si parfaite qu'elle effraie tous ses prétendants qui la contemplent comme une œuvre d'art et la vénérent comme une déesse. Aphrodite, déesse de l'Amour et jalouse de cette rivale, envoie son fils Eros planter une flèche dans le cœur de la jeune femme pour la rendre amoureuse du mortel le plus laid et le plus méprisable qui soit. Mais Éros se blesse avec l'une de ses propres flèches et tombe lui-même amoureux de Psyché. Le père de Psyché, désespéré de voir que sa fille ne trouve pas d'époux, se rend à Delphes pour supplier Apollon de permettre à Psyché de se marier. La Pythie est catégorique : Psyché doit être abandonnée sur un rocher au sommet d'une colline où viendra la chercher son futur époux, un monstrueux serpent volant. Désolé mais résigné, le père de Psyché exécute les ordres divins et abandonne Psyché à son funeste destin. Cependant, Zéphyr, le vent de l'ouest, emporte la jeune femme jusqu'à une merveilleuse vallée. Il dépose délicatement la princesse dans l'herbe, non loin d'un magnifique palais. Psyché y pénètre et y découvre un savoureux festin qui l'attendait ; elle est servie par des personnages invisibles, dont elle entend seulement les voix. Elle s'endort ensuite dans une chambre somptueuse. Dans la nuit, son mystérieux époux (Éros), caché par l'obscurité de la chambre, la rejoint, lui demandant de ne jamais chercher à connaitre son identité. Toutes les nuits, il lui rend visite puis la quitte avant l'aurore. Rien ne manque au bonheur de Psyché, si ce n'est de connaître le visage et le nom de son amant nocturne, et de revoir sa famille. Ses deux sœurs, amenées au palais par Zéphyr, sont folles de jalousie lorsqu'elles découvrent tant de richesse et de bonheur. Elles cherchent à persuader Psyché que son époux n'est rien d'autre qu'un horrible monstre qui finira par la dévorer. Terrifiée à cette idée, Psyché profite, une nuit, du sommeil de son amant pour allumer une lampe à huile afin de percer le mystère. Elle découvre alors le jeune homme le plus radieux qu'elle n'ait jamais vu. Mais une goutte d'huile brûlante tombe sur l'épaule du dieu endormi, qui se réveille aussitôt et s'enfuit, furieux d'avoir été trahi. Folle de chagrin et de remords, Psyché se jette dans une rivière. Mais la rivière, compatissante, la dépose sur la berge, où est assis le dieu Pan. Ce dernier conseille à Psyché de tout faire pour reconquérir l'amour d'Éros. La princesse part alors à la recherche de son amant. Elle erre de temple en temple, sans succès. Enfin, elle parvient au palais d'Aphrodite, qui la soumet à toutes sortes d'épreuves, telle une esclave : trier, en une soirée, un énorme tas de grains de variétés différentes (des fourmis la prendront en pitié et l'aideront à accomplir à temps la tâche), rapporter à Aphrodite de la laine des moutons à la toison d'or, qui paissent dans un pré au-delà d'une dangereuse et profonde rivière (un roseau, ému, lui indiquera la marche à suivre), rapporter de l'eau du Styx, puisée à même la source (cette fois, c'est l'aigle de Zeus, le roi des dieux, qui viendra à son secours), mettre dans une boîte une parcelle de la beauté de Perséphone, la reine des Enfers (une tour l'empêchera de se jetter dans le vide et l'assistera dans l'épreuve). Une fois une parcelle de la beauté de Perséphone récupérée et pensant que la beauté de la déesse l'aidera à reconquérir Éros, Psyché ouvre la boîte et, aussitôt, plonge dans un profond sommeil, pareil à la mort.
Entre-temps, Éros s'est échappé du palais d'Aphrodite, qui l'y avait enfermé. Toujours épris de Psyché, il la ranime doucement avec la pointe d'une de ses flèches. Puis il l'emmène devant Zeus en personne, qui convoque les dieux de l'Olympe (dont Aphrodite, enfin apaisée), et annonce publiquement le mariage d'Éros et Psyché. Celle-ci est invitée à consommer l'ambroisie, ce qui lui confère l'immortalité. Le dieu et la nouvelle déesse sont alors unis en présence de tout le Panthéon. Ils auront une fille, nommée Édoné ("volupté").
C'est long, j'en conviens, mais quelle aventure... difficile de faire plus rocambolesque. Une conclusion intéressante : l'amour et l'âme engendre la volupté. Un récit fondateur qui donnera plus tard celui de La Belle et la Bête, Vassilissa-la-très-belle ou encore l'Ode to Psyche de John Keats :
I wandered in a forest thoughtlessly,
And, on the sudden, fainting with surprise,
Saw two fair creatures, couched side by side
In deepest grass, beneath the whisp'ring roof
Of leaves and trembled blossoms, where there ran
A brooklet, scarce espied:
* * * * *
The winged boy I knew;
But who wast thou, O happy, happy dove?
His Psyche true!
O latest born and loveliest vision far
Of all Olympus' faded hierarchy!
Fairer than Phoebe's sapphire-regioned star,
Or Vesper, amorous glow-worm of the sky;
Fairer than these, though temple thou hast none,
Nor altar heaped with flowers;
Nor virgin-choir to make delicious moan
Upon the midnight hours;
O brightest! though too late for antique vows,
Too, too late for the fond believing lyre,
When holy were the haunted forest boughs,
Holy the air, the water, and the fire;
Yet even in these days so far retired
From happy pieties, thy lucent fans,
Fluttering among the faint Olympians,
I see, and sing, by my own eyes inspired.
Yes, I will be thy priest, and build a fane
In some untrodden region of my mind,
Where branched thoughts, new grown with pleasant pain,
Instead of pines shall murmur in the wind:
And in the midst of this wide quietness
A rosy sanctuary will I dress
With the wreathed trellis of a working brain,
With buds, and bells, and stars without a name,
With all the gardener Fancy e'er could feign,
Who breeding flowers, will never breed the same:
And there shall be for thee all soft delight
That shadowy thought can win,
A bright torch, and a casement ope at night,
To let the warm Love in!
Il faut regarder la sculpture sous tous les angles pour apprécier la richesse et la délicatesse de la composition, et comprendre quel talent et quelle maîtrise du marbre impose Canova... c'est prodigieux.


7. Le Scribe accroupi.
Une statue égyptienne en calcaire peint de 53 cm de hauteur. Le Scribe provient de Saqqarah où il fut retrouvé en 1850 par Auguste Mariette, archéologue français, dans une tombe. La rareté, l'ancienneté, l'excellent état de conservation, et sa très belle polychromie font du Scribe une œuvre majeur de l'art égyptien de la IVème-Vème dynastie (vers 2600-2350 avant notre ère).
Le Scribe est représenté en train d'écrire. Il est vêtu d'un pagne blanc simple. Il tenait autrefois dans sa main droite un calame (on voit encore le trou entre le pouce et l'index) et l'on voit sur son pagne un papyrus étroit, partiellement déroulé. Son visage, aux hautes pommettes, présente des traits anguleux, plutôt émaciés. Les yeux, étonnément expressifs, sont incrustés dans les orbites et se composent de magnésite blanche et de cristal de roche, ce qui probablement donne au regard sa grande présence. Les épaules sont plutôt larges. Il ne s'agit pas d'un vrai scribe ou d'un fonctionnaire comme les autres. Se faire figurer en scribe était une marque d'appartenance à l'élite sociale et il était commun, pour les fils de pharaons, de se faire représenter de la sorte. Il est possible de que ce scribe ait été le fils d'un pharaon de la IVème ou Vème dynastie. Quand il fut retrouvé en 1850, il était placé dans la chapelle de culte de la tombe : la statue participait aux cérémonies et recevait les offrandes pour le défunt. Sa fonction avait donc un caractère funéraire.
8. La Vénus de Milo.

Laure Albin-Guillot, 1939. Transport de la Vénus de Milo vers les caves du Louvre
La Vénus de Milo, célèbre sculpture grecque de la fin de l'époque hellénistique, représenterait la déesse Aphrodite. Elle est découverte en 1820 sur l'île de Milos, dont elle tire son nom. La statue figure une femme debout, en appui sur la jambe droite, la jambe gauche légèrement fléchie. On appelle cette position contrapposto, ce qui, en sculpture, désigne un déhanchement du corps humain où l'une des deux jambes porte le poids du corps et l'autre reste libre, légèrement fléchie. Le haut du corps est dénudé ; le bas est revêtu d'un himation (vêtement de la Grèce antique) autour des hanches. Les cheveux sont relevés en un chignon. Là encore, le travail du drapé et le réalisme des plis sont impressionnants.

Amsterdam, Centrale Markthallen

Les Centrale Markthallen (les halles ou marché central), est une zone d'activités industrielles et commerciales, située à quelques pas de chez moi, dans le quartier ouest d'Amsterdam. Le domaine concentre son activité sur le commerce de gros en produits alimentaires et n'est pas accessible au public.

Le terrain, utilisé dès 1934, est, à l'origine, une initiative de l'adjoint municipal amstellodamois Monne de Miranda, et avait pour fonction première d'améliorer l'approvisionnement de la ville en denrées alimentaires. Avant, c'est-à-dire de 1895 à 1934, le marché central (légumes et fruits) était un marché de plein air et se situait dans la Marnixstraat, au bout de l'Elandsgracht. Avant 1895, il se trouvait sur le Prinsengracht. Jusque dans les années 70, le terrain bénéficiait d'un raccordement au réseau férrovaire et jusque dans les années 50, les denrées étaient encore acheminées par bateaux-maraîchers. De nos jours, l'acheminement se fait par camions via la Jan van Galenstraat. C'est dans les années 80 que le marché est ensuite équipé de chambres froides et d'un abattoir, puis promu Food Center Amsterdam.
Depuis 2000, on spécule beaucoup sur l'avenir du centre. Il est question de le rendre accessible au nord, par le Haarlemmerweg. On parle aussi d'un nouveau quartier résidentiel, dénommé Marktkwartier, sur la partie sud du terrain, tout près de la Jan van Galenstraat. Le projet devrait être lancé en 2015.
Le hal principal, qui se trouve au milieu du complexe et s'étend sur 700x100 mètres, est l'œuvre de l'architecte N. Lansdorp. Depuis 2007, la salle est classée monument historique et est censée remplir, dans un futur proche, une fonction plus publique avec un marché de plein air et différents points de restauration.

Dans un futur encore plus proche - ce soir, il sera le théâtre de la nouvelle représentation de Nederlands Dans Theater (NDT1), la compagnie néerlandaise de danse moderne et contemporaine fondée en 1959 par Benjamin Harkarvy, Rudi van Dantzig et Hans Van Manen. Au programme, des choréographies de Sol León et Paul Lightfoot.

Détails de Paris (7): Gallerie d'Apollon et Joyaux de la Couronne

Dimanche 8 juin, visite du Louvre pour admirer quelques pièces spécifiques. En déambulant dans les salles, petit détour au 1er étage, entre l'aile Denon et l'aile Sully...
La Galerie d'Apollon est une pièce du palais du Louvre, prototype du classicisme français. Après un incendie dans la petite galerie le 6 février 1661, la salle est reconstruite et restaurée par l'architecte Louis Le Vau, commandité par Colbert. Le chantier démarre en 1661. Entre 1663 et 1677, les décors intérieurs sont mis en place par Charles Le Brun, artiste-peintre, décorateur et premier peintre de Louis XIV. C'est François Girardon, sculpteur, qui se chargera des stucs. Entre 1848 à 1851, la salle est ensuite rehaussée de la peinture de la course d'Apollon par Eugène Delacroix. Il s'agit de la première galerie royale destinée à Louis XIV. Elle servira de modèle à la galerie des Glaces du château de Versailles.
Quelle salle... elle vaut, à elle seule, le détour et justifie une visite au Louvre. Le programme décoratif de la salle est si complexe qu'il est impossible de l'embrasser d'un seul regard. On y retouve les thèmes de la course du soleil (éternel et universel, en référence aux vertus et à l'immortalité de Louis XIV), de la cours dans le temps (iconographie des heures et du zodiaque) et de la course dans l'espace (références à la terre, l'eau et au monde). L'année est également traitée à l'aide de médaillons, tableaux et atlantes. À chaque extrémité de la galerie se trouve un élément : la terre ou l'eau, et au centre, la gloire d'Apollon.
La salle, très marquée par l'illusionnisme, est positivement exubérante : chargée de décorations, de dorures, de références historiques et mythologiques... Le travail de décoration est exceptionnel. Quelle richesse !... c'est extraordinaire.

Plafond de la Gallerie d'Apollon. Cliquer sur le panorama pour agrandir.
C'est dans cette salle que l'on peut admirer les bijoux royaux et impériaux français (ainsi que de la vaisselle d'apparat et tout un tas d'objets tous plus magnifiques les uns que les autres en turquoise, lapis-lazuli, or, argent, jade, pierres précieuse, etc.) Il s'agit d'un ensemble de bijoux de la Monarchie puis de la République française dont l'origine remonte à François Ier. On y voit le fameux Régent (un diamant de 140,64 carats considéré comme le plus beau et le plus pur des diamants), le Sancy, un diamant jaune pâle – le plus beau et le plus gros diamant de Mazarin, le Grand Saphir de Louis XIV ou Ruspoli (bleu transparent et parallélépipédique), le Spinelle dit Côte-de-Bretagne (taillé en forme de dragon et monté sur une décoration de l'ordre de la Toison d'Or, en diamants et pierres de couleur), le Hortensia (un diamant de couleur pêche, d'ailleurs baptisé du nom de la reine de Hollande, Hortense de Beauharnais). Incroyable magnificence...

Couronne du sacre de Louis XV

Couronne de l'Impératrice Eugénie
Pour la petite histoire, les Joyaux de la Couronne seront volés lors du sac de l'hôtel du Garde-Meuble entre les 11 et 16 septembre 1792. 9 000 pierres précieuses, soit l'équivalent de sept tonnes d'or (ce qui représente un demi milliard d'Euro de bijoux, orfèvreries et pierreries) sont dérobés durant cinq nuits par une trentaine de voleurs (quasiment en toute impunité puisqu'ils organisaient des soirées et beuveries avant de quitter les lieux). Les trois quart des gemmes, dont le Sancy et le Régent sont retrouvés, lors du procès de Danton soupçonné d'ailleurs d'être impliqué dans ces vols. Mais les plus grands insignes royaux de chevalerie comme les joyaux de la Toison d'Or ainsi que de nombreux objets (telles l'épée de diamants de Louis XVI) disparaissent définitivement. Ou presque... car si vous allez à Londres admirer les bijoux de Sa Majesty, vous y verrez, entre autre, le Hope qui n'est autre que le fameux Bleu de France, le plus gros diamant bleu jamais découvert à ce jour, ramené des Indes en 1668 par Jean-Baptiste Tavernier et racheté par Louis XIV pour en parer sa toison. Des recherches historiques ont désormais prouvé que ce diamant de la Couronne française est à l’origine du Hope apparu en Angleterre après le vol...

Claudio Magris, Danube (8)

La Mitteleuropa est rivée à la terre, elle est alpensotck et habit de gros drap vert, ordre pointilleux des trésoreries et des chancelleries : civilisation de gens qui ont cessé d'être des familiers de l'élément liquide, de l'amnios maternel et des anciennes eaux des origines, et qui ne se déshabillent pas facilement, parce que sans veston, sans contour, sans grade, sans uniforme et sans numéro matricule, on se sent sans défense, mal à l'aise.
[...]
La mer, en revanche, c'est l'abandon au nouveau, à l'inconnu, qu'il s'agisse d'affronter le vent ou de se laisser porter par les vagues. Dans le premier petit port venu, avec un vieux chandail et les galets qui brûlent sous vos pieds, la main tendue nochalamment au plaisir et l'amour qui n'ont pas à se frayer un pénible chemin parmi les manteaux et autres aprêts de l'hiver, on est prêt à sauter dans la première barque et à disparaître, comme ces personnages de Conrad qui, à peine sortie de la capitainerie, se fondent dans l'immensité du littoral du Pacifique, engloutis par la vie innombrable de ses milliers de kilomètres. Le centre du continent pousse à l'analyse, la mer à l'épopée ; c'est sur les routes maritimes qu'on apprend à se libérer des angoisses d'un Kyselak, obsédé par la volonté de réaffirmer sans cesse son identité.
Claudio Magris, Danube, pages 215/216.

8 juin 2014

Détails de Paris (6): Louvre, Pyramide

Détails de Paris (5): Louvre, Porte des Lions

Le musée du Louvre est le musée le plus visité du monde. Un des secrets les mieux gardés ? Son entrée par la Porte des Lions. Elle se situe sur l'aile Denon, du côté de la Seine. Ouverte à l'origine pour accéder aux départements des Arts africains, asiatiques et de l'Océanie, un escalier vous mène directement aux étages supérieurs du musée. Pendant ce temps, à l'entrée principale, sous la pyramide de la Cour Napoléon...