En fait, le maître est esclave de son esclave, mais en partie seulement : les termes de la domination du maître sont ceux de la soumission de l'esclave et plus spécifiquement de sa soumission (celle du maître) exclusive à la prise de contrôle (sur le dominé). Les termes de domination de l'esclave sont ceux de sa soumission à l´abandon de contrôle sur sa personne, justifiant ainsi l'existence du maître. L'esclave est esclave parce qu'il décide d'être escalve, le maître est maître parce que l'escalve décide d'être ou de rester esclave. En prenant le contrôle, le maître pose les termes de sa soumission. En se soumettant, l'esclave pose les termes de sa liberté.
Pour mettre en bémol ce que j'affirmais précédemment, il s'agit moins d'un exercice de contrôle, que d'un exercice de liberté. L'esclave n'est celui qui exerce le plus de contrôle que dans la mesure où
a) il est le plus libre puisqu'il choisit d'être esclave,
b) il est le plus libre puisqu'il est libre de renverser la situation en mettant un terme à son esclavage (révolte).
Paradoxalement, les statuts ne sont ni interchangeables, ni excluants : ils procèdent au contraire d'une relation de totale intégration et d'équilibre. Dans une relation librement choisie, le maître n'est ni en position de se révolter (puisqu'il est maître), ni de s'opposer (puisqu'il n'y a pas résistance de la part de l'esclave).* En dehors de la relation maître/escalve sciemment choisie par deux individus, ce type de relation est rarement une relation un pour un. Il s'agit le plus souvent d'un maître et de plusieurs esclaves. La domination numérique des esclaves est déterminante : plus les esclaves sont nombreux, plus le maître doit s’adapter pour en être compris et obéit. En termes d'influence, le maître est esclave de ses esclaves. Il s'agit du seul type de relations maître/esclave où, contrairement à ce que l'on pense, tous sont en position de se révolter. L'esclave peut se révolter (c'est une prérogative immédiate de son statut d'esclave), mais le maître peut également se révolter contre son statut de maître en libérant tous les esclaves.
La relation maître/esclave sciemment choisie par deux individus est exclusivement une relation de liberté totale, libertaire ?, voire totalitaire** dans la mesure où, comme on l'a vu plus haut, esclave et maître sont tout à la fois, sans rapport d'exclusivité, ni de contrainte insoluble : si un homme ne fait que ce qu’on exige de lui, il est un esclave. S’il en fait plus, il est un homme libre.
* "L’esclave est un serviteur qui ne discute point et se soumet à tout sans murmure. Quelquefois il assassine son maître mais il ne lui résiste jamais." (Alexis de Tocqueville)
** Et non démocratique comme le suggérait Abraham Lincoln: "De même que je refuse d’être un esclave, je refuse d’être un maître. Telle est mon idée de la démocratie." La démocratie n´est-elle pas la forme la plus totalitaire de soumission et de contrôle ? Car "où il n’y a point de maître, tout le monde est maître ; où tout le monde est maître, tout le monde est esclave." (Bossuet)
Pour mettre en bémol ce que j'affirmais précédemment, il s'agit moins d'un exercice de contrôle, que d'un exercice de liberté. L'esclave n'est celui qui exerce le plus de contrôle que dans la mesure où
a) il est le plus libre puisqu'il choisit d'être esclave,
b) il est le plus libre puisqu'il est libre de renverser la situation en mettant un terme à son esclavage (révolte).
Paradoxalement, les statuts ne sont ni interchangeables, ni excluants : ils procèdent au contraire d'une relation de totale intégration et d'équilibre. Dans une relation librement choisie, le maître n'est ni en position de se révolter (puisqu'il est maître), ni de s'opposer (puisqu'il n'y a pas résistance de la part de l'esclave).* En dehors de la relation maître/escalve sciemment choisie par deux individus, ce type de relation est rarement une relation un pour un. Il s'agit le plus souvent d'un maître et de plusieurs esclaves. La domination numérique des esclaves est déterminante : plus les esclaves sont nombreux, plus le maître doit s’adapter pour en être compris et obéit. En termes d'influence, le maître est esclave de ses esclaves. Il s'agit du seul type de relations maître/esclave où, contrairement à ce que l'on pense, tous sont en position de se révolter. L'esclave peut se révolter (c'est une prérogative immédiate de son statut d'esclave), mais le maître peut également se révolter contre son statut de maître en libérant tous les esclaves.
La relation maître/esclave sciemment choisie par deux individus est exclusivement une relation de liberté totale, libertaire ?, voire totalitaire** dans la mesure où, comme on l'a vu plus haut, esclave et maître sont tout à la fois, sans rapport d'exclusivité, ni de contrainte insoluble : si un homme ne fait que ce qu’on exige de lui, il est un esclave. S’il en fait plus, il est un homme libre.
* "L’esclave est un serviteur qui ne discute point et se soumet à tout sans murmure. Quelquefois il assassine son maître mais il ne lui résiste jamais." (Alexis de Tocqueville)
** Et non démocratique comme le suggérait Abraham Lincoln: "De même que je refuse d’être un esclave, je refuse d’être un maître. Telle est mon idée de la démocratie." La démocratie n´est-elle pas la forme la plus totalitaire de soumission et de contrôle ? Car "où il n’y a point de maître, tout le monde est maître ; où tout le monde est maître, tout le monde est esclave." (Bossuet)
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