15 janv. 2010

Imbroglio en grande quantité et à long-traits

Elle est merveilleuse, la vie. Elle fabrique à tire-larigot des clématites, des paquebots, des squelettes et des chevelures. Mais c'est une situation suspecte et compliquée. Un Micmac à tire-larigot.

Le nouveau long-métrage de Jeunet est dans les salles depuis octobre 2009 et, depuis janvier 2010, dans les salles hollandaises qui parlent français, s'il vous plaît. Jeunet et son univers inquiétant, burlesque, foncièrement humouristique. Du décalé, de la poésie, du rire énorme et qui grince. Du conte noir. De la bande-dessinée et du graphisme. Et des couleurs, des couleurs implacables. Et un implacable surréalisme.

Les débuts du cinéaste sont sombres et dérangeants. Qui a vu Le bunker de la dernière rafale (1981) a vu naître un univers. Mais qui l'a vu d'ailleurs ? Écarquillez les yeux : non seulement, l'opus est obscur, mais en plus, il est quasiment introuvable de nos jours.



Ma préférence va aux premières œuvres et collaborations de Jeunet, notamment celles avec Marc Caro, dessinateur inspiré et inspirant (qui est dans son bain dans le bunker, faut dire qu'il a la gueule du métier...) – brillant Delicatessen (1991), brillante Cité des enfants perdus (1995) ! D'ailleurs, les courts-métrages des compères étaient, à l'époque déjà , loin d'être des Foutaises (1990) :


Minute 5:46-5:48, vous avez remarqué ? 2 Côte du Rhône est synchronisé par 2 Beaujolais. En traductologie, on appelle ça aussi des foutaises (mais localisées).

Jeunet, c'est également et avant-tout la mise en scène d'un fantastique tiré d'éléments urbains, historiques, hasardeux et de personnages atypiques, servis par des gueules du cinéma français (Jean-Claude Dreyfus, Dominique Pinon, Rufus, Ticky Holgado, Mathieu Kassovitz). Après-demain, ce sera alors un long dimanche de fiançailles. À la Ketelhuis.

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