Amsterdamse Bos

L'Amsterdamse Bos est un bois de 800 ha, situé au sud-ouest d'Amsterdam, entre les communes de Ringvaart près de Schiphol et d'Amstelveen (ancienne commune de Rietwijkeroord).

L'idée moteur du plan de boisage est lancée par Jac. P. Thijsse, les architectes du projets seront Cornelis van Eesteren en Jakoba Mulder. En 1928, on décide de commencer les travaux qui ne seront effectifs qu'à partir de 1934. Or à cette époque, les Pays-Bas se trouvent en pleine crise économique. Le plan est alors re-conçu comme vaste programme de lutte contre le chômage ce qui lui vaudra son nom originel : Het Boschplan. Pendant la seconde guerre mondiale, ce seront des prisionniers, essentiellement juifs, qui poursuivront les travaux (forcés). A partir de 1942, encore en pleine guerre, on ne parlera plus de plan : le bois est renommé Het Amsterdamse Bos. Les derniers arbres seront plantés dans les années 1970 et en 2009, le bois atteint officiellement sa taille adulte.

En comparant ce bois avec le Vondelpark de style purement anglais, l'Amsterdamse Bos fait figure de croisement stylistique entre jardin anglais (belles prairies, bosquets, espaces fermés et non-symétriques) et - paraît-il - les parcs allemands. Cela se reconnaîtrait à l'architecture des aires d'activité et de récréation aménagées selon un axe vertical libérant ainsi le reste du bois comme aire de repos pur. A propos, la voie d'aviron de l'Amsterdamse Bos fut la première voie artificielle de pratique de l'aviron au monde (1937). La plupart des ponts sont l'œuvre de l'architecte Piet Kramer (Amsterdamse School).

Le bois est situé précisément sous la Buitenveldertbaan, route de vol des avions attérissant à Schiphol. Après un plongeon dans le Grote Vijver, sieste sous les arbres...

Outre les concerts de Pink Floyd et d'Humble Pie en 1971, l'Amsterdamse Bos voit défiler en 1972 des dizaines de mililers de jeunes lors d'une manifestation organisée par le comité Jongeren voor Vietnam qui proteste contre les positions pro-américaines du gouvernement neerlandais sur la question du conflit au Nord-Vietnam. Leur crédo : 'Stop Nederlandse steun aan Nixonpolitiek, nu!' (retire tout soutien à la politique de Nixon, maintenant !). La prairie qui fut le théâtre de ce festival politique prendra alors le nom de Vietnamweide. Elle se situe sous l'actuel cours de tennis.

Le goût des Pays-Bas (7): rode uienstamppot

[met spek en gerookte kip, opgeleukt met nootmuskaat, cashewnoten en bieslook. Bij gebrek aan boter met olijfolie, geen jus]

[stamppot aux oignons rouges, à la noix de muscade et ciboulette, accompagné de poulet fumé et sa farandole de lardons et de noix de cajou. Lié à l'huile d'olive, sans sauce]

Le goût des Pays-Bas (6): stamppot

Premier volet d'une série culinaire qui s'intéressera spécifiquement à un plat traditionnel néerlandais : le stamppot. Le stamppot, un plat simpliste et ennuyeux ? Non : un plat simple et sincère, honnête, robuste, authentique, goûteux, attaché au terroir et au passé agricole de son pays. Le stamppot : un monde qui ouvre à l'âme et à l'esprit d'un pays, au goût d'un temps et d'une contrée.

Le stampot est en fait un genre de poté ou de purée grossière à base de légumes du terroir néerlandais : pomme de terre, chou rouge et blanc, chou-fleur, pois, endive, chicorée, épinard, betterave, carotte, oignon, brocoli, haricot, poireau, pomme... Des valeurs fermières sûres. Le stamppot ne trompe pas, et le stamppot surprend avec ses combinaisons de couleurs, de cru/cuit, de chaud/froid ou de salé/sucré. Toutes les combinaisons de légumes sont permises et, outre les recettes traditionnelles (stamppot andijvie, hete bliksem, stamppot boerenkool, stamppot postelein, stamppot zuurkool, hutspot, stamppot prei, blote billetjes in het gras...), on pense déjà à des stampots façon corse, à la provençale, bella italia...

Les techniques de préparation du stampot sont ultra-simples et donc ultra-efficaces. Deux manières :
1. la première technique consiste à faire bouillir les légumes et les pommes de terre séparément. Les pommes de terre sont ensuite écrasées auxquelles on rajoute les différents légumes.
2. le stamppot peut aussi se préparer dans une casserole unique. Les pommes de terre, les oignons et les légumes sont placés dans le récipient et portés à ébullition. Lorsque les légumes sont cuits et égouttés, on ajoute du lait, du beurre et les épices avant d'écraser le tout.

L'ustensile :

Les sauces : là encore, la tradition néerlandaise privilégie la simplicité. La sauce est faite d'un jus lié par réduction de la viande et des légumes. Certains plats sont aussi présentés avec de la compote de pommes. Autres possibilités : cornichons, oignons au vinaigres, etc.

En accompagnement : de la saucisse fumée, du lard, des lardons, du boudin, de la metworst, de la saucisse de porc, des boulettes de viande, des speklapjes.

Côté présentation : c'est probablement ce qui, de nos jours, dessert le plus le stamppot présenté sans façons, sous la forme d'une grosse platée. Les plats qui ne se donnent pas d'allures sont tout autant appréciables, mais un petit effort pour le plaisir de l'œil redonnerait probablement ses lettres de noblesse à la recette.

Le goût des Pays-Bas (5): Deventer koek (trouvé à Arnhem !)

Le Deventer koek, icône de la ville surnommée pour cette raison la koekstad, est un petit délice de pain d'épices originaire de la ville de Deventer. La boulangerie Jb Bussink est paraît-il le dernier fabricant du véritable Deventer koek. La variante Gember Blokjes est un régal - comme toutes les spécialités de kruidenkoek des Pays-Bas et autre magnifique suikerbrood.

Deventer Boekenmarkt

Pris ce matin la ligne ferrovière Amsterdam-Osnabrück-Berlin pour aller flâner quelques heures le long de l'Overijssel dans la vieille ville de Deventer à l'occasion de son marché aux livres, le plus plus important d'Europe. Sur 878 rayonnages et quelques 6 km de livres, des libraires et antiquaires venus de tous les Pays-Bas proposaient poésie, littérature de jeunesse, romans, études historiques et topographiques, sciences et ésotérisme et bien d'autres lectures encore. Decidé pour notre part de fouiner du côté de la BD néerlandaise et de l'ésotérisme, et rapporté : deux tomes des aventures de Suske en Wiske (1: De gekke gokker, De bokkerrijders, De ringelingschat, 2: De toffe tamboer, De regenboogprinses, De botte botaknol, De rosse reus), cinq tomes de Sjef van Oekel (Sjef van Oekel bijt van zich af, Sjef van Oekel in de bocht, Sjef van Oekel raakt op drift, Sjef van Oekel draaft door, Sjef van Oekel zoekt et hogerop). En extra : un livre de recettes de stampotten, Drie dartele doodgravers de Havank, une petite encyclopédie des plantes médicinales, une bible en format de poche et un livre sur les rituels et croyances en Europe. Enfin : pannekoek pour l'un, soupe à la moutarde pour l'autre, puis retour à Amsterdam les bras chargés de quoi lire ces prochaines semaines.