[...] c'est l'importance donnée au respect et à la fidélité, qui est en soi une grande valeur, puisqu'elle implique la loyauté à l'égard d'autrui et de la parole donnée, mais qui est si profondement enracinée qu'on ne parvient pas à l'extirper même quand le sol natal est devenu un marécage putride. Cette fidélité est si forte qu'elle empêche parfois de se rendre compte de la tromperie dont on est victime, de comprendre qu'on est fidèle non plus à ses propres dieux, mais à des idoles monstrueuses et que justement, au nom de la vraie fidélité, on a le devoir de se révolter contre qui l'exige abusivement
Claudio Magris, Danube, pages 97/98.