2 mai 2015

Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques (6)

Pendant ce temps, derrière les célèstes récifs obstruant l'occident, le soleil évoluait lentement ; à chaque progrès de sa chute, quelqu'un de ses rayons crevait la masse opaque où se frayait un passage par des voies dont le tracé, à l'instant où le rayon jaillissait, découpait l'obstacle en un empilage de secteurs circulaires, différents par la taille et par l'intensité lumineuse. Par moments, la lumière se résorbait comme un poing qui se ferme et le manchon nébuleux n'en laissait plus percer qu'un ou deux étincelants et raidis. Ou bien un poulpe incandescent s'avançait hors des grottes vaporeuses, précédant une nouvelle retraction.
Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques. Chapitre : feuille de route, page 70.

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