16 juin 2012

Tutu et moustaches ou A few minutes of Lock

Louise Lecavalier à Amsterdam début juillet! Qui plus est : en tant que légendaire danseuse des chorégraphies d'Edouard Lock de la période La La La Human. Musique signée Iggy Pop, Leonard Cohen, Billie Holiday.

Danseuse contemporaine, désormais chorégraphe, entrée dans la légende comme muse et principale interprète pendant 17 ans des chorégraphies d'Édouard Lock, la technique de Louise Lecavalier est puissante, athlétique, virtuose, spectaculaire et loin des clichés imposés par la danse en générale et classique en particulier. Human Sex avait établi la réputation d'Edward Lock sur la scène des grands chorégraphes internationaux, une pièce qui avait ensuite servi à une collaboration avec David Bowie.
La La La Human Steps, plutôt ancrée dans les années 80, a su renouvelé son langage en intégrant de plus en plus et depuis plusieurs années le travail en pointes (Amelia, Heart In A Cage). Une évolution qui a permis à la compagnie de dépasser une éshtétique déjà beaucoup vue et qui commence à dater, et d'affiner son travail (Édouard Lock utilise pour la première fois en 1988 le vocabulaire de la danse classique dans le cadre d’une commande pour le Ballet national de Hollande). Les critiques soulignent en général l'urbanité du style, et les premières pièces d’Édouard Lock évoquaient l’univers de la bande-dessinée. A propos : Sidi Larbi Cherkaoui, au style on ne peut plus illustratif, fait aussi partie de la programmation de Julidans avec une première de TeZukA. Dans un mélange de genres (texte, danse, animations, calligraphie et musique), le spectacle met en scène le monde visuel des bande-dessinées d'Osamu Tezuka, maître et fondateur du manga japonais. Mais revenons à Edward Lock : ses chorégraphies sont marquées par des mouvements souvent saccadés, restreints dans l’espace. Son style commence à se définir avec la pièce Human Sex mêlant une grande énergie d'exécution et une précision dans le geste. Il intègre la danse, le sport, le rock et le cinéma. Puis, New Demons reprend un élément de la danse et projette un corps en chute continuelle. Dans Infante, c’est destroy, le travail cinématographique évolue vers une analyse symbolique. Jusqu’en 1998, Édouard Lock poursuit son travail avec Louise Lecavalier, réputée pour ses sauts vrillés à l’horizontale et qui est d'ailleurs devenue la signature chorégraphique non seulement de la danseuse, mais aussi de la compagnie. La performance purement athlétique évolue vers un langage chorégraphique faisant plus appel à l'expressivité et la sensualité tout en continuant à travailler sur l'extrême rapidité des tempos. L’altération du ballet, l’alliage des trames chorégraphiques, musicales et filmiques, et les multiples changements d’éclairage (sensibles au stroboscope d'abstenir!) créent un sens de la distorsion et de l'ambiguïté dans la perception du corps. Des indices? Inversion des rôles dans les portés, tutus et fausses moustaches.

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