25 juin 2014

Claudio Magris, Danube (14)

La littérature aime les bas-fonds et les immondices, qu'elle ne représente pas comme une misère dont il faudrait se libérer, mais bien plutôt comme un recoin ou s'est refugiée une magie perdue. Les voyages vers le bas, depuis ceux de Jules Verne jusqu'à ceux, plus modestes, de Sussi et Biribissi dans les égouts, sont plus fabuleux que les autres, parce qu'ils font pénétrer au plus caché, au plus inaccessible du magma, dans le mythique feu central, témoin de ces temps où la terre était une boule incandescente, ces temps d'aberrations de l'existence que nous n'aurons plus jamais l'occasion de voir.
Claudio Magris, Danube, page 525.

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