7 mars 2015

Islande (2) [et comment je ne suis d'abord jamais arrivée au Groenland...]: J2 - Bláskógabyggð, Fagradasfjall, péninsule de Reykjanes et séchoirs à poissons

Réveil et petit-déjeuner autour d'un beau buffet islandais : céréales, pain noir, petits pains à la cannelle, agneau fumé, hareng mariné... Les guides arrivent. Première mauvaise nouvelle : le vol d'aujourd'hui est annulé. Des tempêtes sont annoncées dans la matinée au Groenland et dans l'après-midi en Islande. Deuxième mauvaise nouvelle : aucun vol n'est prévu pour le lendemain, dimanche. Cela veut dire deux jours bloqués à Reykjavik et une première possibilité de vol lundi seulement. Quel dommage ! D'autant plus que le temps ici est magnifique... Ça semble incroyable.
Qu'à cela ne tienne : puisque nous sommes de toute façon retenus en Islande, nous irons découvrir les alentours. Un plan B est rapidement mis en place : nous décidons de partir à la journée, en ski de randonnée, pour traverser Fagradasfjall, un massif montagneux situé au sud-est de la péninsule de Reykjanes. Une belle mise en jambe qui nous permettra de tester le materiel en conditions réelles... et qui s'avérera aussi une belle "mise en climat". Demain, on irait faire le Cercle d'Or, et éventuellement un tour du côté de sources d'eau chaude. Ça tombe plutôt bien pour moi, car ces sites ne font pas partie de la virée sur la côte sud que je me suis concoctée pour samedi et dimanche en huit, seule. Avec ces conditions météo, il faut trouver un compromis qui satisfait tout le monde. Mais le groupe est de bonne humeur, soudé et tombe rapidement d'accord sur les différentes solutions.
La péninsule de Reykjanes ou Reykjanesskagi — de l'islandais : skagi, péninsule — est la grande péninsule qui se situe au sud-ouest de l'Islande, à environ 40 km de Reykjavik. Comme pour la capitale, le toponyme vient de l'islandais reykur ("fumée"), les sources chaudes y étant nombreuses, et le volcanisme et l'activité des plaques tectoniques très présents. La péninsule est caractérisée par de grands champs de lave encore assez jeunes.
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Une fois sortis de la ville, nous ne croisons plus personne. Le trajet qui nous mène de Reykjavik à Fagradasfjall est lunaire. Les sols, volcaniques et noirs, sont recouverts d'une couche de neige blanche.
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Nous arrêtons le 4x4 en bord de route pour sortir le matos et fixer les peaux de phoque sous les skis. Le temps, qui était splendide à Reykjavik, vire complètement et nous sommes pris, en quelques minutes, dans d'énormes rafales de neige et de grelons. Impossible de partir dans ces conditions, il faut attendre en bord de route, avec le Landrover pour seule protection.
Nous en profitons pour sortir le pique-nique : des tartines d'épaisses tranches de saumon fumé et de skyr, un fromage frais typique d'Islande. On a acheté le saumon entier ; je découpe de grosses plaques rose orangé à l'Opinel. Sur le pain, le saumon fait au moins 2 cm. Un régal. Entre-temps, le temps s'est un peu calmé, nous décidons de tenter notre chance.







Nous traversons d'abord un petit vallon, puis longeons un lac glacé vert émeraude. Le contraste avec la glace blanchâtre est saisissant. On dirait que le temps s'est figé. L'ambiance est posée : nous sommes seuls et le resterons jusqu'à la fin de la balade.





Nous remontons la vallée jusqu'au col sur des plaques de glace grise indiscernables dans la blancheur du paysage et la neige qui tombe sans répit. La tempête reprend de plus belle et s'acharne : on n'y voit plus à 10 mètres. Nous grimpons à ski une petite montagne escarpée pour nous abriter derrière un gros rocher. La vue, malgré ou peut-être en raison du temps, est impressionante.
Petit exercice de conversion sur une bande de 50 cm à flanc de montagne, sous les grélons qui fouettent le visage, et nous voilà à nouveau dans le bon sens pour pouvoir reprendre notre marche dès que possible. Il faut toujours être prêt à saisir le bon moment quand il se présente. Ça n'a pas duré : un petit quart d'heure d'attente et l'accalmie est là, qui nous permet de nous remettre en route. Nous reprenons le même passage pour passer le col et accèder au plateau supérieur.





Le temps, une fois de plus, change radicalement et se met au beau. Enfin ! La vue et les paysages alentours sont éblouissants, grandioses et soudain, d'une grande luminosité.













Dans ces conditions, difficile de prendre des photos, et à fortiori de belles photos : le mauvais temps, le froid qui oblige à penser chaque mouvement et bannir le surperflu, la blancheur aveuglante qui nous entoure et oblige sans cesse à régler l'appareil, le manque de contrastes... Les photos ne rendent qu'une piètre impression, mais les paysages sont bel et bien spectaculaires. L'ambiance de la dernière section de la balade, sur le plateau supérieur, aura été très polaire, avec une vue qui portait jusqu'à l'horizon. Sans cols, sans grandes montagnes, sans arbres : seuls des monticules onduleux et une lumière éclatante.





Au retour, nous passons devant les séchoirs à poissons de Reykjavik. En Islande, la morue (þorskur), produit phare des exportations et de la consommation, est toute une affaire et tout un régal. De préférence au beurre salé ! L'histoire du pays compte même trois guerres de la morue qui ont oppposé l'Islande au Royaume-Uni. Les séchoirs sont construits en bois flotté, un matériau très résistant aux insectes, aux intempéries et à la putréfaction. Des milliers de poissons pendent et sèchent. L'odeur insistante emplit les narines et se mélange à l'air du soir et de la glace.






Les têtes coupées des poissons se balancent au vent. Une beauté brute se dégage du site.
Nous reprenons enfin la route de Reykjavik après une journée fabuleuse, remplie d'impressions forte et variées, et dont le maître incontestable aura été le temps capricieux. Demain, direction le Cercle d'Or...
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1 commentaire:

sf-tahoe girl a dit…

Wauw, de foto's met de vissen zijn vooral interessant. Wat een epic vakantie!