Elle et lui ne s'aiment plus. Ce qu'ils n'auraient auparavant pas même pu imaginer leur est pourtant bel et bien arrivé : ils n'ont rien de mieux à faire désormais que de se quitter. Or, sous l'éclat de la rupture, n'est-ce pas, là encore, une transformation silencieuse qui n'a cessé de travailler ? Car peuvent-ils oublier ces premiers silences, ces premiers évitements, ou même seulement les premiers frôlements non amoureux qui ont produit, au fil des jours, sans qu'ils aient songé à s'y arrêter, cette érosion affective semblable à l'érosion géologique qui a fait s'ébouler soudain tout un pan de la falaise sur le rivage ?
François Jullien, Les transformations silencieuses, page 19.
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