Notre tort, dès lors, d'où nous vient notre inintelligence de la vie, est que nous tenions ces déterminations immobiles, au lieu de les garder "fluides". Plus encore, il est de nous accrocher à ces déterminations comme à des blocs solides dont dépendent nos croyances et nos convictions, sans voir comment, sous couvert de leur fixité, la situation a pu d'autant plus impunément basculer qu'elle n'a pas dû l'annoncer ; et, de notre côté, nous sommes d'autant moins en mesure de nous rendre compte d'un tel renversement de la sitation, même quand il est là, criant, sous nos yeux, que nous restons attachés, pour la décrire, à ces blocs d'immobilisme. Ils nous en imposent.
François Jullien, Les transformations silencieuses, page 97.
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