13 avr. 2012

Poésie en mouvement (3): Паша 183

Une fillette accroche des boules de Noël à des fils barbelés, de grands yeux noirs scrutent les passants de derrière un mur, des caméras de vidéosurveillance flanquées de mitraillettes. Un graffiti inspiré d'une affiche de l'ère soviétique montre un bombardier planant au-dessus d'une grand-mère et d'un enfant, terrés dans un abri. La ville au loin, noire, comme des épines... Guérillero urbain et artiste, surnommé trop facilement le Banksy russe*, P183 recouvre les murs de Moscou d'œuvres politiques et poétiques.

Le mur dans lesquel le support créatif et le support d'exposition se fonden pour toucher directement, dans une atmosphères à la fois anonyme et pourtant personnelle. Un média urbain qui donne une résonance particulière aux thèmes typiquement traités par le streetart.
Elections présidentielles russes. La capitale bouillonne après une vague de protestation sans précédent contre Vladimir Poutine. Les forces de l’ordre quadrillent la ville. P183 colle sur les portes battantes du métro des images d’agents antiémeute avec casques et boucliers. Les usagers, à leur passage, sont forcés de pousser – symboliquement – les policiers.

* ... alors que son travail ne s'inspire finalement que très peu de celui son alter-ego britannique.

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